Bravant une nouvelle fois l'interdiction de la manifestation par la préfecture de Loire-Atlantique plus d'un millier de personnes se sont donnés rendez-vous place du Bouffay à Nantes à partir de 16h30.
Moins de soleil mais sans doute plus de monde que samedi dernier. Avec environ 1700 personnes dans le cortège. La manifestation s'est déroulée dans le calme.
Voilà l'essentiel de ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de manifestation contre le racisme et les violences policières à Nantes.
C'est dans le calme et en présence de beaucoup de forces de l'ordre que les manifestants ont commencé à converger vers la place du Bouffay à partir de 16h30. Ils étaient environ 200 à 250 personnes à cette heure là.
Deux jeunes manifestants agés d'une trentaine d'années expliquent leur motivation. Le premier souhaite rester anonyme. "Je ne vais jamais aux manifs mais je trouve important d'y être aujourd'hui" dit-il.
Le deuxième s'appelle Yann, il est auto-entrepreneur et explique "Je vais à cette manifestation par rapport à un constat global. C'est multi-luttes. je manifeste contre l'abscence de projet aprés les mois qu'on a connu".
Toujours sur la place du Bouffay se tient un couple de retraités. Jocelyne est nantaise. Elle est présente avec Marc, un de ses amis également retraité à Paris. Il est venu lui rendre visite et ils ont décidé de manifester ensemble.
"C'est inadmissible qu'on ne puisse plus manifester en toute tranquillité, précise Jocelyne. Un CRS est venu me demander ce que je faisais là et si je venais manifester". Sur le conseil de son ami Marc elle a répondu que non. Le CRS lui a alors répondu "Vous partez sinon vous allez avoir une amende de 135 euros".
Sur place effectivement, les policiers contrôlent une partie des personnes présentes place du Bouffay et, en cas de réponse positive sur leur présence pour manifester, ils dressent des amendes de 135 euros.
"On est habitué à faire des manifs mais là on a peur . Alors que c'est un droit de manifester" - Jocelyne, une manifestante retraitée
Aprés un moment et sans prise de parole, le cortége se dirige vers le Château des Ducs de Bretagne en empruntant les voies du tramway. Parmi les slogans "Pas de justice, pas de paix, justice pour Steve"
Dans le cortège, environ 1700 personnes suivies par des CRS et des cars de police qui ferment le cortège.
Aprés un passage calme devant la préfecture de région, le cortège remonte ensuite le long de l'Erdre en direction du commissariat de Police de Waldeck Rousseau.
Là, un barrage constitué par les forces de l'ordre bloque les manifestants à quelques mètres du commissariat.
Beaucoup de jeunes dans le cortège qui fait face aux forces de l'ordre. Les deux camps sont à quelques centimètres mais tout se passe dans le calme.
Les manifestants refluent ensuite tranquillement en redescendant le long de l'Erdre en chemin inverse vers la préfecture et le cours des 50 otages.
#nantes les manifestants quittent la zone du commissariat central et repartent vers le centre ville. pic.twitter.com/czVtugH2KM
— France 3 Pays de la Loire (@F3PaysdelaLoire) June 13, 2020
Comme le week-end dernier, le cortège s'amenuise petit à petit tout au long du parcours suivi par les policiers.
Le cortège emprunte la rue Crébillon pour s'arrêter place Graslin. Retour au point de départ place du Bouffay. Il ne reste qu'une cinquantaine de personnes. A 19h45 aucun incident de signalé.
D'AUTRES MANIFESTATIONS DANS LE CALME
Dans la région c'est à La Roche-sur-Yon qu'a démarré ceette journée de manifestations. Environ 80 vendéennes et vendéens se sont retouvés dés 11h sur la Place Napoléon, en plein centre-ville.
Ils répondaient à l'appel de plusieurs partis et associations comme le Parti Communiste 85 et Attac Vendée.
Dans un communiqué les organisateurs expliquent leur mobilisation:
"Nous demandons Justice pour Adama (et pour toutes celles et ceux qui ont été durement touchés physiquement et psychologiquement lors de manifestations ou autres). Nous voulons ainsi dire Non à toutes les formes de racisme au quotidien (au travail, dans la société en général) et aux violences policières subies ici, en France et dans le monde (nous n'oublions pas tous les Georges Floyd)".
LE QUARTIER POPULAIRE DE LA BOULETTERIE A SAINT-NAZAIRE
A Saint-Nazaire il étaient environ 250 à s'être donné rendez-vous place Nadia Boulanger, dans le quartier de la Bouletterie, à l'ouest de la ville.
Cette quatrième manifestation sur le même thème est animée par les jeunes de la Maison du Peuple de Saint-Nazaire.
Le quartier de la Bouletterie est un des quartiers populaires de Saint-Nazaire où les rapports entre la police et les habitants sont parfois tendus. Comme dans d'autres quartiers comme La Chênaie, la Trebale, Kerlédé ou encore le Petit Caporal.
Les forces de l'ordre étaient bien sûr présentes mais se tenaient à distance, et non visibles depuis la place Boulanger, sauf pour précèder le cortège qui ensuite s'est mis en marche.
AU MANS DEUX MANIFS AU MEME ENDROIT
Enfin au Mans plusieurs associations appelaient à manifester ce samedi 13 juin en soutien aux migrants et pour la régularisation des sans-papiers. Rendez-vous était fixé à 14h30 devant la préfecture.
Au même endroit et à la même heure, une autre manifestation à l'appel du comité "Vérité et Justice" pour Adama Traoré et du collectif sarthois de "Black Lives Matter" s'est déroulé contre le racisme et les violences policières.
Les deux cortéges qui ont défilé dans les rues du centre-ville ont rassemblés quelques 500 manifestants.
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