À Préfailles en Loire-Atlantique, des sangliers occasionnent des dégâts nuit après nuit sur des parcelles de la commune. Les propriétaires se réveillent chaque matin face au spectacle de leur environnement saccagé par les animaux.
Chez les Boisserand, habitants de la commune de Préfailles en Loire-Atlantique, on se réveille chaque matin en redoutant de voir le jardin et les environs, labourés encore une fois. Depuis plusieurs semaines, leur propriété est retournée nuit après nuit, par une harde de sangliers.
"On voit les animaux sur les routes, ils traversent les parcelles pour trouver leur nourriture, et retournent tout sur leur passage" se désole Jean-Michel Boisserand. Chaque matin, il doit remettre les mottes de terre à l'endroit pour que son environnement retrouve un aspect à peu près normal.
"Les clôtures sont défoncées, rien ne les arrête, ils passent partout où ils veulent. Pourquoi la commune ne fait-elle rien, n'organise-t-elle pas une battue ? ajoute-t-il fatigué.
Une battue difficile en zone périurbaine
La commune aimerait volontiers pourvoir agir, mais le sujet est compliqué.
Henri Fulton, adjoint au maire, précise : "il faut réunit les fédérations de chasse, les services du département, ceux de la préfecture, car l'organisation d'une battue ne se décrète pas du jour pour le lendemain. Il y a les nécessaires mesures de sécurité à prendre pour protéger les riverains, et tenir compte aussi du classement des parcelles". Et c'est sans doute le plus compliqué, pour la commune, comme pour les propriétaires.
Jean-Michel Boisserand reprend, "sur notre terrain nous avons trois types de classement, constructible, agricole, et naturel (Loi littoral). Sur la zone habitable, la clôture peut-être en dur, sur la partie agricole on peut installer une clôture de type grillage léger, ailleurs on ne peut rien poser". Et les sangliers se moquent de la clôture en grillage : "Le premier passe dessous, la soulève, les autres le suivent et enlèvent le reste ! La seule chose qui les arrête, c'est un petit mur en ciment enfoncé dans le sol de quelques centimètres, qu'ils ne peuvent pas soulever".
Mais ce mur-là, Jean-Michel Boisserand n'est pas autorisé à en construire un. La législation en vigueur ne le permet pas. Alors ne reste que la solution de la battue pour réduire le nombre des animaux et leur activité nocturne. Car il n'est pas le seul habitant de Préfailles inquiété par ces animaux du genre "bulldozers".
La commune prévoit de réunir toutes les parties prenantes ce 27 janvier. Les Boisserand vont devoir s'armer... de patience avant de voir les intrus repoussés.
En savoir plus
Les services de la préfecture indiquent que les 13 000 chasseurs de Loire-Atlantique sont régulièrement sollicités pour l'organisation de battues aux sangliers, sans pouvoir parvenir à une régulation efficace de cette espèce classée ESOD (espèce susceptible d'occasionner des dégâts).
La préfecture de Loire-Atlantique a élargi la période de chasse au sanglier du 1er juin au 31 mars. Les douze lieutenants de louveterie du département peuvent agir sur ordre du préfet en cas de risques de sécurité ou de dégâts agricoles ou forestiers.