Le président de la République a sonné la mobilisation générale lundi soir à la télévision contre le covid-19. Au marché de Rezé, ce mardi matin 17 mars, les mines sont graves, les commerçants attendent de savoir s'ils vont pouvoir continuer la vente ambulante, à midi, ils devront être partis !
La météo promet bien du soleil aujourd'hui, mais ce matin l'ambiance est comme le ciel au marché de Rezé, plombée !
Les files s'allongent entre les étals, les chalands respectent les distances entre les personnes, on se salue de loin. Et même d'un peu plus loin, le mètre obligatoire en fait plutôt deux !
Les mines sont graves, quelques personnes parlent de l'allocution télévisée du président.
Ma voisine à l'étal des 4 saisons habituel ne comprend pas bien pourquoi toutes ces restrictions nous tombent dessus ! "Il nous demande de rester chez nous, de garder nos distances, qu'on peut tomber malade, mais c'est si grave que ça ? On ne sait pas ? Vous qui êtes journaliste vous devez bien savoir ?"
Le journaliste est bien embarrassé ! Il a beau lire des articles alarmistes, avoir discuté avec des médecins, il préfère ne pas s'avancer... Finalement personne ne sait si le covid-19 sera la grippe espagnole d'il y a un siècle... Ou pas ! Ou pas, ce serait bien !
Et se pose encore et toujours la question de la circulation de la monnaie. La marchande de 4 saisons a enfilé ses gants sans conviction, "ce matin à Sainte-Pazanne ma boulangère faisait servir le pain par l'employée et elle ne faisait que l'encaissement et le rendu de monnaie aux clients". Manière de barrer la route au virus à l'intérieur des porte-feuilles...Car à ce sujet, il n'y a toujours pas plus de recommandations. Un médecin interrogé lundi sur cette question de la circulation manuelle de la monnaie considère que les pièces, les billets comme les cartes bancaires ou la carte Vitale de la sécu peuvent conserver le virus vivant sur leurs surfaces plusieurs heures...
Et si vendredi ils ne sont pas au "grand" marché du 8 mai, "comment on va faire ?" dit une cliente, "on ne va tout de même pas laisser tout ça perdre" en désignant les étals, "et pour le poisson ? On ne va tout de même pas aller au supermarché ?"
La dame peut-être rassurée, elle n'aura pas à aller au supermarché, le préfet de la Loire-Atlantique a autorisé les maires à décider au cas par cas. Le Maire de Rezé a autorisé le "grand" marché du vendredi sur la place du 8 mai. La maraichère bio est soulagée, "comment aurions nous pu nourrir les gens autrement" ?