Patrice Caherec, maître d’équipage et Maël Deshayes, chef mécanicien vivent un drôle de confinement. Ils sont seuls à bord du Belem. Le fameux trois mâts est actuellement en hivernage forcé dans un bassin du port de St Nazaire.
Le Belem et ses 58 mètres ont posé l’ancre, ici le 19 mars.
« Rester à Nantes, c’était dangereux. Dans la Loire, il y a trop de courant », précise le bosco Patrice.
« C’est une situation inédite dans l’histoire du Belem. Normalement, à cette période, on l’arme pour la saison, et nous nous apprêtons à prendre la mer. Le bateau devait rejoindre ce mercredi 1er avril Les Sables d’Olonne pour un stage. C’était sa première mission de l’année. Pour le moment, toutes les activités planifiées du bateau-école sont à l’arrêt », rajoute Patrice Caherec, qui navigue depuis 1985 sur le voilier.
A quai à Saint-Nazaire jusqu’à nouvel ordre
Alors jusqu’à nouvel ordre, le Belem reste à quai. A bord, Les deux hommes ne chôment pas. Ils continuent à préparer le bateau. « Entre le ponçage, le vernis, la peinture et l’entretien des gréements, je n’ai pas le temps de m’ennuyer », énumère le maître d’équipage. Normalement, ils sont huit personnes à l’aider à faire l’entretien du bateau…Maël Deshayes, chef mécanicien et officier, s’occupe des travaux administratifs le matin, et l’après-midi il révise les machines. C’est pour le jeune homme la première expérience à bord du Belem. « J’ai le temps d’apprendre à le connaître », dit-il avec humour, lui qui naviguait avant sur des pétroliers.
Une première et un cordon bleu
Les deux hommes travaillent en solitaire, chacun de leur côté pour respecter les règles sanitaires de distanciation sociale. Ils se retrouvent dans le carré uniquement pour les repas, en respectant les mesures d’éloignement.« Patrice est un vrai cordon bleu. Je me régale. Moi, je m’occupe de la plonge », s’amuse Maël.
Les deux hommes ne se connaissaient pas du tout, avant cet embarquement particulier.
Tous deux espèrent que la saison de navigation débutera le plus tôt possible… « ils nous faut entre 6 et 8 jours pour remettre toutes les voiles en place. Donc en une dizaine de jours, le Belem peut être prêt à lever l’ancre », précise le maître d’équipage.
Prendre le large, rapidement, c’est le souhait des deux marins.