D'après une enquête exclusive menée sur toute la France par les journalistes de Vert de Rage, 12 % des écoles maternelles et primaires des Pays de la Loire contiendraient des matériaux amiantés. Découvrez quels établissements scolaires sont concernés dans notre région.
Depuis 1997, l'amiante est totalement interdit dans la construction en France. Nombreuses sont les écoles bâties avant cette date. 6 000 établissements sont ainsi touchés sur le territoire français.
Il existe une obligation pour chaque école construite avant 1997 de faire un diagnostic technique amiante (DTA) et de se mettre aux normes, une obligation pas toujours respectée.
Les équipes de "Vert de rage" sur France 5 ont mené l'enquête, afin de compiler des données, déjà collectées en 2016 par l'ONS (observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement), et les ont remises à jour.
Elles ont aussi contacté toutes les écoles ou mairies non recensées pour compléter un tableau le plus exhaustivement possible.
324 écoles en Pays de la Loire
En tout, Vert de Rage a pu obtenir des informations sur 38% des écoles maternelles et primaires de France, soit 19 331 écoles. Parmi celles-ci, 5 507 contiennent des matériaux amiantés (28,4%), soit plus d'un établissement sur quatre. 4 768 ne présentent pas d'amiante.
3 752 écoles n'ont pas établi de Diagnostic Technique Amiante (DTA) pourtant obligatoire car leur bâtiment a été construit avant 1997. 4 381 établissements ont refusé de répondre à l'enquête.
Le chiffre de 28,4% d'écoles concernées est cependant certainement sous-estimé, car "est bien plus facile pour un établissement construit après 1997 ou ne contenant pas d'amiante de nous répondre", soulignent les deux journalistes Martin Boudot et Mathilde Cusin, auteurs de l'enquête.
Pour 31 605 écoles, il n'y a pas de réponse, malgré les demandes auprès de l’établissement ou de la mairie qui en charge des bâtiments.
D’après l'enquête de Vert de rage, en 2023, 324 écoles des Pays de la Loire contiendraient des matériaux amiantés. Seules 1 d’entre elles l’a reconnu lors des échanges avec les journalistes de France 5.
101 d’entre elles n’ont pas souhaité répondre ou n’avaient pas de Diagnostic Technique Amiante à disposition.
Au total, 222 écoles qui contiendraient de l’amiante n’ont pas répondu malgré les relances des équipes de "Verts de rage"/.
"Dans la région, d’après notre enquête, 182 écoles ne contiendraient pas de matériaux amiantés, précisent les journalistes de Vert de rage, par ailleurs, sur les 2782 écoles de la région, 1925 n’ont jamais répondu, malgré nos relances. Nous n’avons pas pu savoir si ces établissements contiennent des matériaux amiantés ou non.
La ville a répondu que “la réglementation définit en 3 listes (A, B et C), les matériaux amiantés, en fonction de leur propension à libérer de la fibre d'amiante (A étant la plus forte propension). Aucune école n'est classée en liste A. Nous appliquons les mesures de surveillance réglementaire et intervenons systématiquement pour supprimer l'amiante dès que des travaux sont envisagés".
"Nous disposons des DTA pour l'ensemble de notre patrimoine, mais nous ne disposons pas d'une cartographie qui rassemble les données sur les écoles", a également précisé la municipalité.
La ville n’a néanmoins pas souhaité communiquer en détail la liste de ses écoles contenant de l’amiante.
Les municipalités du Mans et d'Angers n'ont pas répondu à l'enquête.
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Focus sur Saint-Nazaire
À Saint-Nazaire, 18 écoles sur les 20 groupes scolaires présentent de l'amiante. Sont épargnées deux écoles récentes : Chateaubriand et Chedid.
Toutes les écoles disposent d’un dossier technique amiante (DTA).
"Certains matériaux amiantés se trouvent dans des espaces qui n’accueillent pas d’enfants et sont accessibles uniquement par des professionnel·le·s (chaufferie, sous-sol, etc.) ou inaccessibles aux enfants (matériaux amiantés encapsulés)" précise la municipalité.
"La Ville de Saint-Nazaire a à cœur d’être la plus transparente possible sur la question de la présence d’amiante dans les écoles"
Municipalité de Saint-NazaireCommuniqué
"Pour la Ville, la santé des enfants, des équipes, enseignante et pédagogique, et de tou·tes les agent·es municipaux d’animation, de restauration, d’entretien, ou tout autre professionnel·le·, prime", précise la ville qui ajoute qu'elle "veille donc à ce que les matériaux qui contiennent (de l'amiante) ne soient pas en contact avec les personnes qui vivent ou interviennent dans les écoles".
La ville procède tous les trois ans à une évaluation des matériaux de liste A et de liste B.
"Dans le cadre du projet stratégique de mandat, l’enveloppe récurrente de désamiantage représente plus de 1 400 000 € de 2022 à 2029, soit environ 170 000 € / an avec une priorisation sur les matériaux classés dégradés lors des évaluations périodiques".
Lors des travaux de restructuration complète de ses groupes scolaires, la Ville de Saint-Nazaire en profite pour retirer tous les matériaux amiantés.
