Boeuf avarié à Castel Viandes : Pierre Hinard devant les Prud'hommes, le verdict sera rendu le 10 avril 2024

Pierre Hinard avait rendez-vous avec la cour d'appel des prud'hommes de Rennes jeudi 15 février. L'audience a duré plus d'une heure. Le délibéré est attendu pour le 10 avril 2024. Pierre Hinard est en guerre depuis 15 ans contre l'industrie agro-alimentaire et notamment l'abattoir Castel Viandes à Châteaubriant.

À l'issue de plus d'une heure d'audience, jeudi 15 février à la cour d'appel des prud'hommes de Rennes, Pierre Hinard est sorti de la salle plutôt serein.  

"Je reste confiant, normalement, je ne vois pas alors que c'est établi dans les faits, pourquoi je ne serai pas reconnu comme lanceur d'alerte. Et je sens par rapport aux autres procès, que l'opinion publique a changé à mon égard. Je ne suis plus le méchant calomnieur, destructeur d'emploi de Châteaubriant parce que j'avais dénoncé la remballe de viande et les pratiques douteuses de l'abattoir. Les gens ont compris et sont sensibles à mon combat et à la cause."

Lors de ce procès en 2ème instance devant les prud'hommes, Pierre Hinard était soutenu dans la salle par une quinzaine de personnes membres de l'UFC Que Choisir, ainsi que l'avocate de l'association et la présidente de l'UFC Que Choisir 35. D'autres associations  de consommateurs et comités de soutien étaient également là à ses côtés.

Le 10 avril prochain sera peut être fin l'épilogue d'un combat qui dure depuis 15 ans.

L’ex-directeur qualité de l’abattoir Castel Viandes de Châteaubriant en Loire-Atlantique réclame l’annulation de son licenciement.

Il avait été renvoyé en 2008 après avoir dénoncé des pratiques de remballe de viande avariée vendue ensuite à de grandes enseignes de la restauration rapide et de la grande distribution. Des faits sanctionnés depuis par la justice.

Pierre Hinard veut être reconnu comme lanceur d’alerte. Il est défendu par l’avocate Eva Joly, ancienne juge d’instruction.

Lanceur d'alerte au prix fort

Il aura attendu près de 15 ans pour que la justice lui donne enfin raison. Pierre Hinard est un lanceur d’alerte qui a payé très cher le prix des révélations.

Aujourd'hui éleveur de vache laitière, il travaille en 2008 comme responsable qualité à l'abattoir Castel Viandes de Châteaubriant.

Il est alors témoin d’un système de revente de viande avariée, vers de grandes enseignes peu regardantes dans la restauration ou la distribution.

"Je savais les conséquences que ça avait sur la santé humaine, que des enfants pouvaient perdre des reins avec des steaks avariés et de la viande contaminée, donc je n'avais pas le choix" estime Pierre Hinard

Pierre Hinard alerte alors les services vétérinaires. Mise à pied immédiate, puis licenciement pour “faute grave”. 

Face à lui, c’est toute une ville qui fait front et crie à la calomnie. Et Les infractions continuent.

Le scandale n'éclatera que quatre ans plus tard. Son licenciement, lui, reste confirmé aux prud’hommes.

Mais en 2022, au tribunal correctionnel de Nantes, Castel Viandes et son dirigeant sont finalement condamnés pour tromperie et mise sur le marché de denrées préjudiciables à la santé. Un jugement qui change tout.

LIRE AUSSI. Affaire de la viande avariée : le PDG condamné, la relaxe pour deux cadres mis en cause

"Je suis reconnu par la juge comme ayant lancé l'alerte, que mon alerte était justifiée et a été bénéfique au bien commun et à la protection de la santé publique, nous a expliqué Pierre Hinard ce jeudi 15 février, après, il faut en tirer les conséquences".

Pierre Hinard demande aujourd'hui l'annulation de son licenciement conformément à la loi de protection des lanceurs d’alerte. 

Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv

L'actualité "Économie" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Pays de la Loire
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité