Des milliers de petits cylindres en plastique ont été découverts sur plusieurs plages du littoral entre Saint-Nazaire et Pornic (Loire-Atlantique) mardi 26 décembre. Utilisés pour concentrer les polluants dans les usines de traitement de l'eau, l'échouage de ces biomédias sur nos côtes présente un risque écologique, mais aussi bactériologique, selon l'association Surfrider, qui organise des ramassages.
"Je vous laisse constater la quantité qu'on en a retrouvé au sol..." Ambre Legentilhomme est désespérée. Depuis que son association a découvert une pollution plastique massive sur certaines plages du littoral de Loire-Atlantique, mardi 26 décembre, la bénévole de l'association Surfrider a du mal à penser à autre chose.
Les morceaux de plastique pourraient être chargés en bactéries
Partout autour d'elle, sur la plage du Commando à Saint-Nazaire, se sont échoués des petits cylindres en plastique d'à peine un centimètre de diamètre. Des biomédias, utilisés par certaines usines d'assainissement de l'eau en grande quantité pour filtrer l'eau, en fixant les bactéries. "C'est tout le paradoxe, à la base, c'est un outil dépolluant", ironise la militante écologiste.
Dans ces morceaux de plastique, selon elle, on peut retrouver "tous les polluants présents dans l'eau : détergent, cosmétique, hydrocarbure, matière fécale..." Autant de polluants, qui n'auraient jamais dû se retrouver dans l'océan. "C'est dramatique pour les océans, les animaux et la santé humaine", assure la bénévole.
"Ça a un impact aussi sur la faune marine", regrette Ambre Legentilhomme. "Les oiseaux qui viennent se nourrir ici confondent les petits cylindres avec des aliments qu'ils ont l'habitude d'ingurgiter", explique t-elle.
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Les plages toujours ouvertes au public
Reste à savoir si oui ou non ces morceaux de plastique présentent un risque sanitaire. Pour le moment, les autorités locales n'ont pris aucune mesure d'interdiction de fréquentation des plages, malgré la présence d'enfants et de touristes, en cette période de vacances scolaires.
En attendant, les bénévoles de Surfrider vont à la rencontre des badauds pour leur déconseiller de toucher les biomédias sans gants. "Il faut être prudent, porter des gants, bien se laver les mains, et ne pas hésiter à déclarer les zones impactées sur le site de Surfrider", alerte Ambre Legentilhomme.
Trouver le responsable
Si l'association invite les témoins à signaler la présence de plastique sur le site, c'est pour pouvoir cartographier la pollution "pour remonter à la source", et à terme, réussir à "établir des responsabilités".
Pour l'heure, aucune entreprise ou station d'épuration n'a signalé une quelconque fuite. Mais l'association Surfrider pense pouvoir bientôt identifier le ou les coupables. "Pour l'instant on reste prudent sur l'origine de la pollution, mais effectivement, on sait que c'est relativement local", avance Ambre Legentilhomme.
Comprenez près de Saint-Nazaire, qui concentre plusieurs stations d'épuration et industriels utilisant ces biomédias. Des propos à relativiser, puisque l'association ne dispose, pour l'heure, d'aucune preuve.
Contactée, l'agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire n'a pas répondu à nos sollicitations lorsque nous publions ces lignes.
Carla Butting avec Elise Coussemacq et Frédéric Grunchec