Ce jeudi 3 novembre, après avoir coupé le traditionnel ruban tricolore à l’entrée du CEF de Saint-Nazaire, Eric Dupond-Moretti a visité les lieux.
Saint-Nazaire est le 53ème Centre Educatif Fermé (CEF) de France. 12 jeunes âgés entre 15 et 18 ans résideront dans ce centre nouvelle génération, qui est à mi-chemin entre la prison et un centre d’apprentissage. Ils auront six mois pour préparer un projet professionnel et se reconstruire. Toujours accompagnés par des éducateurs.
Un Centre Educatif Fermé assure une réponse forte pour les mineurs délinquants. Il y a un côté répressif qu’il faut assumer et il y a aussi en même temps l’aspect éducatif. Si le jeune ne respecte pas les objectifs fixés par le juge des enfants, il risque la prison.
Selon Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux et Ministre de la Justice, "75% des mineurs qui sortent d’un Centre Educatif Fermé, mettent en œuvre réellement le projet éducatif qu’ils ont initié dans ces lieux. Et 86% d’entre eux ne connaissent plus le chemin de la délinquance.".
Promesse de campagne d'Emmanuel Macon
Fort de ce constat, le Garde des Sceaux souhaite multiplier les CEF car ils fonctionnent. Saint-Nazaire est le 53ème du genre. C'était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017.
Ici c'est mieux que la prison
un jeune résident du Centre Educatif Fermé de Saint-Nazaire
Pas très loin de l’hôpital et de l’IUT, et face à un stade de foot, avec ses 1200 m², le Centre Educatif Fermé de Saint-Nazaire pourra accueillir 12 jeunes et une équipe d’une vingtaine d’éducateurs.
La directrice, Delphine Jagiela fait la guide. "Le bâtiment pédagogique est distinct du bâtiment de vie. Ce sont des jeunes qui sont séparés de leur famille. C’est parfois un peu compliqué. Il ne faut pas oublier que ce sont des adolescents qui ont des besoins d’adolescents", explique la cheffe de l'établissement . Assis à une table, au milieu d'une forêt de micros et de caméras, un jeune répond au ministre. "Ici c’est mieux que la prison".
12 jeunes entre 15 et 18 ans venant du Grand Ouest
Ces jeunes ont entre 15 et 18 ans et viennent du Grand Ouest pour ne pas couper le lien avec leur famille. Ils sont là pour six mois, renouvelable une fois.
Ici, l’adolescent est pris en charge individuellement, par un éducateur. Il y a des soins médicaux, psychologiques, souvent indispensables, psychiatriques aussi mais de l’éducatif avec de l’enseignement classique et de la cuisine. " Regardez ce jeune qui a préparé ces délicieux gâteaux avec le chef ! Il veut devenir cuisiner !",souligne le Garde des sceaux.
Mettre les moyens pour ce travail pluridisciplinaire
A la question du coût d’un Centre Educatif Fermé, le Ministre répond . "C'est un travail tellement difficile que de sortir un jeune de la délinquance. Il faut mettre les moyens pour ce travail pluridisciplinaire. Quand je vois qu'un gamin délinquant qui sort d’ici veut être cuisinier, je dis que ce n’est pas de l’argent public gaspillé."
La région Pays de la Loire compte des Centres Educatifs Fermés aussi en Maine-et-Loire et Sarthe.