Le 8 juillet, le tribunal administratif déclare le village du peuple expulsable à l'automne. Cette ferme, squattée par d'anciens gilets jaunes, dont les projets de solidarité se sont élargis à la lutte contre un projet d'extension industrielle, organise ce weekend des journées découverte et soutien.
C'est un ancien corps de ferme, sur la commune de Donges. Squatté depuis le mois d'avril 2019 et rebaptisé village du peuple par des gilets jaunes qui avaient perdu l'usage d'un autre lieu à Saint-Nazaire, nommée à l'époque Maison du Peuple, et détruite depuis.
L'endroit héberge aujourd'hui toutes sortes de projets tels qu'un magasin gratuit ouvert à tous, où il est possible de recevoir ou de donner des vêtements, par exemple.
"On récupère ce dont les gens n'ont plus besoin, ils nous le ramènent ici, nous on le trie et chacun peut venir ici voir ce qui lui plaît, prendre ce qu'il a envie et puis donner aussi des choses... s'il a envie"
De projet en projet
Après avoir installé leur base de vie sur des principes solidaires, les occupants se battent dorénavant aussi contre un projet. Autour du corps de ferme, une cinquantaine d'hectares, des mares et des prairies doivent devenir une zone industrielle.
Un occupant, observant son environnement, constate : "Sur les beaux chênes que vous voyez-là qui sont multi centenaires, je suis pas spécialiste mais je dirais bien deux cents ans au moins, il y en a qui seraient rasés, certains chênes seraient rasés et il y aurait pour les autres une coulée verte au milieu de hangars industriels'' .
Cela fait dix ans que l'agglomération prépare cette extension d'une zone industrielle dont la capacité d'accueil est bientôt saturée. Les premiers lots devaient être livrés en 2021, la Carene (Communauté d'Agglomérations de la REgion NazairiennE) a donc reçu l'autorisation d'expulser à l'automne.
"Sur Saint-Nazaire, il y a un centre autour du cirque qui va s'implanter, sur Donges, on accompagne aussi une association pour installer un village paysan, donc, c'est pas impossible de faire ça (le projet qu'ils portent), mais en tout cas, ça pourra pas se faire ici, donc je pense qu'il faut discuter autrement ou ailleurs des possibilités, mais à cet endroit là, ce ne sera pas possible, on en a besoin pour notre activité économique", répond Eric Provost, vice-président de la CARENE, chargé de l'aménagement durable.
Expulsable à partir de l'automne, le village du peuple organise un week-end festif pour appeler au soutien, les 22 et 23 août 2020.
Le reportage de la rédaction