La première adjointe au maire de Saint-Brevin-les-Pins, Dorothée Pacaud, devrait être élue maire ce vendredi 9 juin, lors du conseil municipal. Visé par des menaces et des violences de l'extrême droite, Yannick Morez a démissionné le 10 mai dernier.
Enseignante de 45 ans, Dorothée Pacaud, sans étiquette, devrait être élue, ce 9 juin, maire de la commune littorale de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique, lors du conseil municipal prévu à 19h30.
Après la démission, début mai, de Yannick Morez (DVD) après des mois de tensions autour du déplacement d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), la majorité municipale avait annoncé dans un communiqué se rassembler autour de sa candidature.
"Nous saluons son courage à endosser ce rôle", a commenté Véronique Rey-Thibault, élue de l'opposition municipale classée à gauche.
Le 10 mai dernier, Yannick Morez avait expliqué son choix de quitter ses fonctions après le manque "flagrant" de soutien de l'État depuis l'officialisation, fin 2021, du transfert de ce centre près d'une école de sa commune.
Cible de menaces, les attaques à son encontre avaient culminé le 22 mars 2023 au petit matin avec l'incendie de deux véhicules du maire devant son domicile, dont la façade avait également été touchée par les flammes alors qu'il y dormait en famille.
Lors de son audition au Sénat, le 17 mai dernier, le maire démissionnaire avait souligné que ses adjoints avaient, eux aussi, été victimes d'une campagne de dénigrement de la part de l'extrême droite sur internet.
Maire par intérim depuis la démission de Yannick Morez
Dorothée Pacaud, mère de trois enfants, jamais encartée dans un parti, a été élue pour la première fois à Saint-Brevin-les-Pins en 2014. Professeure d'histoire-géographie en collège, elle est d'abord en charge de l'environnement, avant de devenir première adjointe en 2017.
Depuis l'acceptation de la démission du maire par le préfet, Dorothée Pacaud exerçait la fonction de maire par intérim. Elle était jusqu'à présent chargée de la culture, du patrimoine et du jumelage.
Le 6 février 2023, elle avait lu une motion du conseil municipal pour soutenir l'action des élus dans le cadre du CADA. Ce texte condamnait les "menaces inacceptables" à l'encontre du maire par "des opposants au projet et leurs soutiens extrémistes" et réaffirmait "la solidarité et le soutien de la ville à l'accueil de ces personnes qui fuient les guerres, les persécutions et l'injustice".
"Contrairement à d'autres, elle a une attitude courageuse sur ce sujet, dans la continuité de l'ancien maire", a salué Mme Rey-Thibault.