Les opposants au site Yara de Montoir de Bretagne réclament la suspension administrative de ce site industriel classé Seveso. En juillet dernier, 13 tonnes d’acide sulfurique s'étaient échappées de l'usine. Une réunion publique a rassemblé plus de 200 personnes le 26 septembre 2023.
C'est la fuite de trop... en juillet 2023, 13 tonnes d'acide sulfurique (soit 7 m³ de produit) se sont échappées de l'usine Yara.
Un énième dysfonctionnement pour le site du fabricant d'engrais de la zone portuaire de Montoir de Bretagne.
Exaspéré, un collectif de 18 associations organisait mardi soir 26 septembre 2023 une réunion pour informer et mobiliser.
La Direction Régionale de l'Environnement a pointé il y a peu un énième dysfonctionnement de Yara.
La fermeture du site demandée
Fuites, amendes, 2ᵉ émetteur de particules fines en France, Yara a pour le moins quelques difficultés à satisfaire aux règles en matière d'environnement.
En réunion d'information, le collectif d'associations riveraines en a parlé forcément. Une pétition circule.
On réclame la fermeture administrative, mais plus globalement, la fermeture tout court de ce genre d'usine qui sont des bombes à retardement. On a eu l'exemple d'AZF, de Beyrouth. C'est aussi le modèle agricole qui a à remettre en question. Notre propos, il est de demander actuellement une suspension administrative.
Mélodie Rollandhabitante du Pouliguen (44) et membre du collectif Les Soulèvements de la Terre
Une surmortalité dans le bassin d'emploi nazairien
Les questionnements dépassent le cas du fabricant d'engrais qualifié ici de patron-voyou.
Toute l'activité industrielle de la zone portuaire interroge aujourd'hui.
À la lecture notamment d'un pourcentage inquiétant concernant le bassin d'emploi... 28 %.
"Il y a 28 % de personnes qui meurent plutôt avant 65 ans, plutôt qu'ailleurs" dénonce Didier Ott, membre de la Ligue des Droits de l'Homme section Saint-Nazaire. "Ailleurs, étant la région des Pays de la Loire ou la France" ajoute-t-il.
"Et cette surmortalité avant 65 ans, quand on creuse un petit peu, elle est due à des cancers, à des maladies cardiovasculaires et à des maladies respiratoires" conclut Didier Ott.
Lors de la réunion, la question de l'emploi, centrale sur le bassin industriel nazairien n'est pas éludée, mais elle n'est vraiment plus exclusive.
Yara est aussi l'employeur de 170 salariés.
Il faut trouver l'intérêt général le plus bénéfique et le plus commun. Et là, en l'occurrence, au-delà de l'emploi, c'est quand même en termes de santé, sur les entreprises où la question de survie de l'entreprise déjà est remise en cause.
Damien GirardSecrétaire Union locale CGT Saint-Nazaire
La question de la survie de l'entreprise Yara à Montoir-de-Bretagne, serait compromise.
C'est aussi, après calcul, la conclusion du maire de la commune.
"Pour pouvoir continuer de fonctionner, c'est entre 10 et 15 millions d'euros par an qu'il faut mettre sur la table. Et si on voulait vraiment mettre l'entreprise aux normes. Pas aux normes pour moins polluer parce que l'outil est vraiment vétuste, il faut mettre 80 millions d'euros sur la table" estime Thierry Noguet le maire de Montoir-de-Bretagne.
Pour moi, et je l'ai annoncé haut et clair, c'est la mort programmée de Yara dans les 10 ans à venir.
Thierry NoguetMaire (SE) de Montoir-de-Bretagne (44)
En attendant, associations et riverains du site Seveso, poursuivent leur mobilisation, pour faire pression sur Yara et sur les services de l'Etat.
Et le fabricant d'engrais de Montoir continue de rejeter des particules fines au-delà des normes en vigueur.