Extinction Rébellion réclame la fermeture de l'usine d'engrais Yara de Montoir-de-Bretagne, épinglée par l'État pour ses "rejets polluants"

Ils réclament la fermeture administrative de l'usine et une étude épidémiologique sur ses activités. Des membres du mouvement écologiste Extinction Rebellion Nantes ont occupé le parking de l'usine Yara à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) en début d'après-midi, ce vendredi 21 juillet.

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L'usine Yara a déjà été sanctionnée financièrement à plusieurs reprises par l'État pour ses rejets polluants. Les militants d'Extinction Rébellion Nantes (XR Nantes) veulent mettre un peu plus l'industriel sous pression, et réclament la fermeture administrative immédiate du site de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique). 

Ce vendredi 21 juillet, devant l'usine, une vingtaine d'activistes ont revisité le conte de Blanche Neige et les sept nains à la sauce écologiste. Déguisés, ils ont incarné un "Blanc-Neige" et sept nains, intoxiqués par "la sorcière Yara", déversant des "rejets polluants dans l'air, l'eau et les sols".

Le groupe a ensuite cheminé dans le calme dans les rues de Saint-Nazaire, jusqu'à atteindre la sous-préfecture. Pour XR Nantes, l'objectif de cette action est aussi d'alerter le grand public sur les conséquences de cette activité industrielle "sur la santé des habitants et des travailleurs".

Sanction record pour "non-conformité" des installations

Classé Seveso, l'usine, qui produit des engrais à destination du marché agricole français, avait été placée en "vigilance renforcée" par l'Etat en juillet 2021. En janvier dernier, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait dénoncé ses "émissions atmosphériques et rejets acqueux", mis en lumière par des "constats persistants de non-conformité" de ses installations.

Le préfet de Loire-Atlantique avait alors condamné l'entreprise norvégienne à verser une pénalité financière de 450 euros par jour à l'État, jusqu'à une mise aux normes de l'usine. 

Mais en l'absence d'évolution, le 13 juin 2023, le sous-préfet de Saint-Nazaire a ordonné, via la publication d'un arrêté, la mise en place d'une amende administrative record : Yara doit s'acquitter de la somme de1 500 euros par jour, tant qu'elle n'a pas mis aux normes son usine. Les travaux réclamés par l'Etat, eux, devraient coûter à l'industriel entre 35 et 40 millions d'euros. 

Le maire de Saint-Nazaire soutient l'action 

David Samzun (PS), maire de Saint-Nazaire, dénonce lui aussi l'attitude de l'industriel, qui retarde le lancement du chantier. "Je soutiens tout ce qui permet d'augmenter la pression sur Yara", commente l'élu, dont la ville, située à quelques kilomètres du site, est, elle aussi concernée par les "rejets polluants".

En 2019, une étude menée par l'observatoire régional de la santé enregistrait une surmortalité à hauteur de 28% dans le bassin Nazairien chez les plus de 65 ans. Si les causes précises de cette surmortalité sont encore aujourd'hui à l'étude, la responsabilité de l'activité industrielle dans la zone est pointée du doigt par de nombreux élus locaux et riverains.

Inquiet pour la santé de ses administrés, David Samzun a déjà invité le directeur général de l'usine à rencontrer les élus locaux pour dialoguer, en vain. 

"Une bombe à retardement pour les riverains"

Parmi les installations vétustes, une tour au cœur de la production de nitrate concentre les inquiétudes de l'État et des élus locaux. Alors, en l'absence d'un "document justifiant le lancement des études en vue de l'installation d'un système de traitement des rejets atmosphériques de la tour de prilling", Yara devra continuer à payer chaque jour l'amende de 1 500 €. 

Cette "astreinte administrative journalière" était fixée à 300 € jusqu'au 10 février 2022. L'entreprise a déjà été prélevée de 519 000 € au titre de cette amende entre le 1er octobre 2021 et le 31 décembre 2022. 

Le groupe Extinction Rebellion Nantes, quant à lui, demande la fermeture immédiate du site, qu'il décrit comme "une bombe à retardement pour les riverains". Le maire de Saint-Nazaire attend lui aussi une nouvelle réaction de l'État. Pour David Samzun, "si l'entreprise n'est pas dans les clous et qu'il faut aller jusqu'à la fermeture administrative, alors allons-y."

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