"On va plus vite à vous faire mourir en appuyant sur un bouton qu'à vous ressusciter" : Jacqueline se bat contre l'administration qui l'a déclarée décédée par erreur

Déclarée comme décédée par erreur, Jacqueline, une infirmière à la retraite de Saint-Nazaire s’est retrouvée rayée de toutes les listes de l’administration. Un vrai casse-tête pour elle, obligée de se lancer dans de nombreuses démarches juste pour faire comprendre qu’elle est bien toujours en vie

 «Je soussignée Jacqueline atteste être toujours en vie à ce jour " lit la retraitée dans son appartement nazairien sur l'attestation sur l'honneur valant certificat de vie fournie par la mairie de sa commune.

"Et sans ça, je ne peux rien avoir" soupire-t-elle.

Plus de carte Vitale donc pas de pension de retraite : le cauchemar de Jaqueline bien réel a une origine virtuelle.

Déclarée morte par erreur

Du jour au lendemain Jacqueline a été effacée de tous les registres de l’administration.

Après l’étonnement elle a compris qu’elle avait, par erreur, été déclarée morte.

Je n’ai pas ri tout le temps. J'ai passé des nuits à ne pas dormir, à me dire pourquoi ça m'est arrivé, qui a fait la bourde, qu'est-ce qui s'est passé.

Jacqueline Rabaux

infirmière à la retraite

"Si je savais encore comment je suis morte" ajoute-t-elle dans un sourire, "ça irait, mais si je ne le sais pas..." lâche dans un soupir Jacqueline.

Une attestation temporaire pour ses médicaments

Depuis 2 semaines, Jacqueline a dû se plonger dans les paperasses, enchaîner les démarches.

Car aujourd’hui, n’existant plus pour l’administration elle ne perçoit plus sa retraite.

Elle s’est retrouvée à découvert.

Cardiaque, elle ne pouvait également plus acheter son traitement : sa carte Vitale étant désactivée.

Elle vient d’obtenir une attestation de droit temporaire.

Pour elle, peut-être un début de retour à une vie normale.

Une résurrection bienvenue

Jacqueline se rend à sa pharmacie habituelle pour retirer ses médicaments.

A son grand soulagement la pharmacienne lui délivre son traitement:

"Il faut que j'avance les frais, c'est ça?" hésite Jacqueline.

"Non pas besoin car j'ai votre attestation" répond sa pharmacienne.

Là j’ai mes médicaments et j’existe. Je suis revenue à la vie

Jacqueline Rabaux

infirmière à la retraite

Le vœu de Jacqueline pour 2024, c’est de ressusciter aux yeux de toute l’administration et surtout de bien profiter de ce qu’elle appelle déjà sa deuxième vie.

Un reportage de Cyril Dudon et Vincent Calcagni monté par Mattéo Gaudin