Samedi 16 avril, les salariés grévistes CGT de la raffinerie de Donges ont suspendu leur mouvement pour éviter l'enlisement. Mais les revendications sont maintenues : embauche de salariés préalable à un redémarrage sécure pour les personnels, à l'issue du grand arrêt technique. Redémarrage qui n'a toujours pas eu lieu.
Nous en avons été informés ce mardi 19 : la CGT de la raffinerie Total à Donges a suspendu son mouvement de grève samedi 16 avril dernier, alors que celui-ci durait depuis trois semaines.
Contacté par téléphone, le délégué syndical CGT Fabien Privé Saint-Lanne nous a expliqué les motivations qui ont amené à cette décision.
Fin de non recevoir
Samedi dernier, des grévistes se sont présentés devant la sous-préfecture de Saint-Nazaire afin de demander l'intervention des pouvoirs publics dans ce différent qui oppose direction et syndicat au sujet de l'embauche de personnels supplémentaires comme préalable au redémarrage de la raffinerie.
Ni le sous-préfet, ni son représentant n'ont accepté de recevoir les grévistes, la manifestation étant vue comme illégale car non déclarée suffisamment en amont. Ce à quoi le délégué répond que depuis 1955 de tels mouvements spontanés se produisent sans que pour autant la manifestation soit déclarée illégale.
Le syndicat et les salariés grévistes en ont déduit que l'état refuse de servir d'intermédiaire dans un différent qui pourtant concerne le droit du travail et la santé des salariés.
Changement de posture syndicale
Face à ce constat, les salariés grévistes ont décidé en Assemblée Générale de suspendre leur mouvement de grève et ainsi d'éviter l'enlisement.
Désormais, le travail a repris, mais il est demandé aux salariés d'observer strictement les temps de travail réglementairement prévus et de ne pas accepter les dépassements d'horaires. Cette pratique peut avoir lieu, notamment en période de redémarrage après un arrêt technique, mais selon la CGT, ces dépassements d'horaires (parfois jusqu'à 12h par jour) sollicitent les organismes et les personnes de façon excessive et donc dangereuse.
Avec une telle ligne de conduite, les besoins en personnels devraient rapidement se faire sentir, nous a expliqué le délégué syndical.
La direction de Total Donges, elle, n'est pas de cet avis et refuse les revendications, à savoir la création de 43 postes en CDI, non nécessaires à ses yeux.
Redémarrer, oui, mais quand et dans quelles conditions?
Même si les négociations évoluent tout doucement, le constat est là : le redémarrage de la raffinerie Total de Donges n'a toujours pas eu lieu, alors qu'il était annoncé pour le 16 mars, à l'issue du grand arrêt technique (révision périodique de maintenance de l'outil industriel de novembre 2021 à février 2022) et de la période Covid qui a vu la demande et la production de carburants chuter de façon spectaculaire.
Le bras de fer continue donc, mais sous une autre forme. Si dans son histoire la raffinerie Total de Donges a connu plusieurs mouvements sociaux, cette grève devrait laisser quelques traces d'un côté comme de l'autre, elle aurait été chiffrée, selon la CGT, à 2 millions d'euros par jour.