L'éco-aventurier Nicolas Vandenelsken est l'auteur du nouveau record de traversée du GR34, le sentier des douaniers le long de la côte Atlantique. Il est arrivé à Saint-Nazaire dimanche 25 juin après 25 jours et 9 heures de trail pour alerter sur les impacts du dérèglement climatique sur le littoral et l'océan.
Du Mont-Saint-Michel à Saint-Nazaire, Nicolas Vandenelsken s'est battu et a triomphé. Le trailer a couru 2 110 km sur le sentier du littoral breton (GR34) en seulement 25 jours et 9 heures.
Il établit ainsi le nouveau record, auparavant détenu par Jérémy Desdouets en juin 2021 avec 27 jours, 11 heures et 35 minutes de course. Un randonneur moyen parcourt le GR34 en une centaine de jours, à raison de 20 km par jour.
Ça y est, le record est battu, d'un peu plus de deux jours.
Nicolas VandenelskenTrailer éco-aventurier
Ce défi sportif hors norme est un tremplin pour permettre à l'athlète de 31 ans de lutter à son échelle contre le dérèglement climatique. "Je me sers de mes jambes pour alerter", explique-t-il.
Plus de 10 heures de course par jour
"Je suis soulagé et content d'avoir fait ce record symbolique. Il y a eu des moments douloureux", comme ces "ampoules aux pieds, ou ma cheville qui a pris 20% à la 4e étape", raconte Nicolas Vandenelsken.
Parti le 31 mai du Mont-Saint-Michel (Manche), le sportif a couru environ 82 km par jour depuis le début de son périple. Il s'est confronté à plus de 24 400 mètres de dénivelé cumulé sur le GR34, connu pour son parcours sinueux et son relief escarpé.
Le coureur s'élançait dès 6h30 le matin après avoir dormi chez l'habitant, jusqu'à 21h ou 22h le soir. Une étape s'est même terminée à une heure du matin. Muni de quelques fruits secs et de gourdes d'eau sucrée et salée, il ne se ménageait qu'une courte pause d'une demi-heure pour déjeuner, généralement après 42 km de course, l'équivalent d'un marathon.
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Loin d'être seul, Nicolas Vandenelsken voit son record comme un travail d'équipe. Il était entouré de Jérôme, Charly, Dimitri, Alban et Pascal, entre autres, chargés, dans le désordre, de le ravitailler, de le filmer, d'intervenir dans les écoles, ou encore de raconter les histoires des patrimoines historiques et naturels bretons. Sans compter les inconnus croisés sur le chemin, dont des infirmières, kinésithérapeutes et ostéopathes salvateurs qui l'ont aidé, à force de soins, à poursuivre sa route.
Chemin interdit à cause de l'érosion
Nicolas Vandenelsken avait déjà enchaîné 110 marathons en 110 jours à l'automne 2022 à travers 46 départements et 11 régions. Après avoir couru 42,2 kilomètres le matin, il se rendait dans les établissements scolaires l'après-midi pour échanger sur l'impact de l'événementiel sportif sur le changement climatique, et sur le rôle du sport dans la santé humaine et environnementale.
Ce record de traversée du GR34, au-delà de la performance sportive, était aussi un moyen pour l'éco-aventurier du collectif Sport Planète de continuer à alerter sur l'érosion des côtes bretonnes, terrain de jeu des trailers.
Ce record, qui pourra le faire s'il y a de plus en plus de fortes chaleurs dans les prochaines années ?
Nicolas VandenelskenTrailer et éco-aventurier
"Tous les ans, le trait de côte bouge, je m'en suis bien aperçu", relate Nicolas Vandenelsken, qui a rencontré "un chemin interdit à cause de l'érosion" à son arrivée dans les Pays de la Loire. "C'est directement impacté par le changement climatique, on le voit à l'œil nu, et puis il y a aussi l'impact sur la biodiversité, les problèmes d'algues vertes", poursuit le sportif.
De son exploit, Nicolas Vandenelsken compte "faire un film pour retracer tout ce qu'on a vu, pour aller interpeller les gens et les faire passer à l'action, faire bouger les entreprises et les élus sur le changement climatique". Il envisage aussi de continuer à travailler aux côtés du Haut conseil breton pour le climat afin de "passer de la sensibilisation à l'action". Dès le 6 juillet, il repart pour une nouvelle éco-aventure collective à vélo, le MobiliTour, dédié à la sensibilisation autour des mobilités douces.
