Saint-Nazaire a la réputation d'être une ville industrielle ayant fait une place importante à la voiture. Une image qui est en train de changer. C'est aujourd'hui la première ville de France par son nombre de vélos proposés à la location à ses habitants. L'équivalent de 251 vélos électriques pour 10 000 habitants.
Saint-Nazaire, avec son architecture rectiligne, semble avoir été conçue pour le règne de l'automobile. C'est d'ailleurs l'image qu'a cette ville de l'estuaire de la Loire. Mais la deuxième commune de Loire-Atlantique, 72 000 habitants, est en train de changer les choses.
La CARENE, communauté d'agglomération de Saint-Nazaire, a confié en 2017 à la Stran, sa société de transports en commun, l'exploitation d'un service de location de vélos électriques, vélYcéo.
L'expérimentation de 200 vélos a donné satisfaction et le service a pris de l'ampleur et proposera, fin 2024, 5 000 vélos électriques.
"Il ne faut pas oublier la batterie à recharger"
Une bonne chose selon Laëtitia qui vient de renouveler un contrat de location d'un vélo électrique. Elle est abonnée depuis deux ans. Les tarifs, 39 euros/mois maximum, sont tout à fait concurrentiels.
"On n'a pas à avancer d'un coup le prix d'un vélo et j'ai mon employeur qui prend en charge les trois quarts de l'abonnement aussi. On avale les kilomètres, mais il ne faut pas oublier la batterie à recharger" précise-t-elle.
Laetitia avoue qu'elle continuera de prendre aussi sa voiture, mais apprécie le vélo pour les déplacements les plus courts et les promenades dans cette ville de bord de mer.
Le service comprend également 36 vélos-cargos et 50 vélos en libre-service sur cinq stations dans la ville.
"Aujourd'hui, on est à plus de 3 500 vélos loués en longue durée pour Saint-Nazaire et agglomération, constate François Capron, responsable vélYcéo. Vous avez le vélo, l'entretien et l'assistance panne. Tout est inclus dans le tarif."
"On est première ville de France en vélos location longue durée, note Mathieu Failler, conseiller municipal de Saint-Nazaire. L'idée est de travailler également sur la question des aménagements. Dès qu'on reprend des voiries, on essaie dès qu'on peut d'implanter des pistes cyclables. Ces implantations doivent permettre l'augmentation à la fois du vélYcéo et de l'ensemble des usagers du vélo qui doivent pour voir trouver une place sur le territoire."
Que chaque type de transport trouve sa place
L'avenir sera, comme ailleurs, à une évolution des modes de déplacements dans la ville. La voiture devra s'effacer un peu.
"On va redonner une juste place à la voiture dans notre ville en libérant des espaces pour les piétons et les vélos, notamment en créant des parkings silos (moins gourmands en espace au sol). L'idée n'est pas de faire de l'anti voiture, mais qu'effectivement chaque type de transport puisse trouver sa place."
Du côté des associations de défense de la pratique du vélo, on se réjouit évidemment du succès grandissant du vélo dans cette ville, qui, c'est vrai, s'y prête, grâce à sa physionomie assez plate.
Des points noirs en cours de résorption
"De plus en plus de cyclistes, c'est une bonne nouvelle pour la ville, reconnait Catherine Calmet, co-présidente de l'association Place au vélo estuaire. Mais encore faut-il qu'ils soient en sécurité, qu'ils aient des itinéraires continus et pas des itinéraires qui s'arrêtent d'un seul coup et qui tombent sur un rond-point impraticable. On a besoin que la ville s'adapte."
L'association reproche à la ville de ne pas aller assez vite dans ce sens.
"Rome ne s'est pas faite en un jour, répond Mathieu Failler. On a travaillé avec l'association Place aux Vélos, on a défini, en 2021, 105 points noirs, notamment des endroits de discontinuité. Aujourd'hui, plus de 90 % de ces points noirs ont été traités."
Selon les chiffres donnés par cet élu, en 2023, la part du vélo a progressé de 8 % à Saint-Nazaire, contre 5 % au niveau national.
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