La France et la Russie sont finalement parvenues à un accord sur l'épineux dossier des navires Mistral, dont Paris récupérera la "pleine propriété" après avoir "intégralement" remboursé Moscou.
Pour bien comprendre "l'affaire", il faut rappeler les différents rebondissements de la vente des navires Mistral, finalement non livrés à la Russie.
2010
- Le 24 décembre : Moscou retient une offre française pour la construction de deux navires de guerre BPC (bâtiment de projection et de commandement) de type Mistral destinés à la marine russe, avec option pour deux supplémentaires.
2011
- Le 25 janvier : les présidents russe et français, Dmitri Medvedev et Nicolas Sarkozy, signent un accord portant sur la fabrication de quatre de ces porte-hélicoptères, deux seront fabriqués majoritairement en France, deux en Russie. Une telle vente est une première pour un pays de l'Otan.
- Le 26 mai : après plusieurs mois de tractations, Paris et Moscou annoncent un "accord définitif" pour la fourniture de quatre navires à la Russie. Le contrat est évalué côté français à 1,2 milliard d'euros.
- Le 17 juin : L'accord est signé à Saint-Pétersbourg par le groupe de construction navale français DCNS et le groupe public russe Rosoboronexport.
2014
- Le 5 mars : premier essai en mer du premier des deux Mistral, construit à Saint-Nazaire).
- Le 6 mars : le président français François Hollande annonce que le contrat est maintenu "à ce stade", malgré le regain de tension avec la Russie lié à la crise ukrainienne.
- Le 5 juin : Barack Obama exprime son "inquiétude" sur la vente des Mistral à la Russie. Plusieurs pays, comme les Etats baltes ou la Pologne, font également part de leurs préoccupations.
- Le 30 juin : environ 400 marins russes arrivent à Saint-Nazaire pour se former à l'utilisation des Mistral.
- Le 3 septembre : à la veille du sommet de l'Otan, le président français constate que les conditions pour la livraison de Mistral "ne sont pas réunies". "Le contrat est suspendu jusqu'en novembre", précise-t-on de source française. Le lendemain, M. Hollande fixe deux conditions à la livraison du premier Mistral : qu'un cessez-le-feu soit instauré dans l'est de l'Ukraine et qu'un "règlement politique" soit trouvé à la crise.
- Le 25 novembre : Paris suspend "jusqu'à nouvel ordre" la livraison du premier Mistral. Moscou n'entend pas "pour l'instant" poursuivre la France en justice.
- Le 6 décembre : Le président russe Vladimir Poutine espère que la Russie sera remboursée si la France ne livre pas les bâtiments.
- Le 18 décembre : Après six mois à Saint-Nazaire, les marins russes repartent sans "Mistral".
2015
- Le 22 avril : M. Hollande annonce que Paris remboursera Moscou si les deux navires de guerre ne sont pas livrés.
- Le 24 avril : Rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine à Erevan (Arménie), en marge des commémorations du centenaire du génocide arménien, portant notamment sur la question du contrat de vente.
- Le 16 mai : d'après le journal Le Monde, un émissaire français a porté à Moscou une offre de "dédommagement" pour la non livraison des navires. Les négociations se poursuivent.
- Le 31 juillet : Un accord final a été trouvé entre Paris et Moscou sur la somme que la France doit verser à la Russie en dédommagement de la non livraison des navires après huit mois d'intenses négociations, annonce un haut responsable russe.
- Le 5 août: François Hollande et Vladimir Poutine sont parvenus à un accord sur la non-livraison des navires Mistral, dont la France aura "la pleine propriété et la libre disposition", annonce l'Élysée. La Russie considère de son côté l'affaire comme "totalement réglée".