Un riverain a alerté les associations environnementales locales sur la présence de radioactivité sur le site de la plage de Trébézy près de Saint-Nazaire. Une radioactivité anormale qui a conduit la CRIIRAD à effectuer récemment des analyses dans le sable. De nombreuses questions restent en suspens.
Les mesures prises par le radiomètre de l'ingénieur géologue de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) sont irréfutables : sur la plage de Trébézy le sable renferme bien de la radioactivité en quantité non négligeable.
Le compteur de son appareil sonne et s'affole quand Julien Syren s'approche de la zone située au ras des falaises.
150 impulsions au bord de l'eau, 1 500 en bord de falaise soit 10 fois plus par rapport au niveau naturel du lieu. Cette radioactivité pourrait être elle naturelle, liée à l'érosion ? Provenir des sédiments apportés sur le rivage par les courants marins ? Ou relevant d’une pollution liée à des activités industrielles ? Mais personne ne le sait encore.
"L'hypothèse naturelle reste la plus probable, explique Julien Syren, simplement, pour aller plus loin, la CRIIRAD demande que des investigations soient menées, à la fois pour évaluer l'étendue géographique du phénomène, car on a constaté que ce phénomène touchait cette plage mais aussi la crique d'à côté, mais aussi pour comprendre cette origine. Or, pour comprendre cette origine il faudrait en particulier faire des analyses minéralogiques."
Une radioactivité qui ne présenterait pas de danger pour l'homme
Pas d'inquiétude cependant pour les usagers de la plage. Selon l'Autorité de Sureté Nucléaire, il n y a pas de danger particulier pour le public
"Sur une autre plage, des analyses avaient été réalisées et un scénario d'exposition de ce type pour un touriste ou un riverain qui viendrait sur la plage avait été regardé, et il n'y avait pas de risque particulier. On restait en dessous de un 1 milli sievert par an, à comparer à 4,5 milli sievert par an d'exposition moyenne en France, avec des variations, en fonction des territoires et des habitudes de consommation" explique Anne Beauval, délégué territoriale de l' Autorité de Sureté Nucléaire.
Néanmoins, l'IRSN, l'Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire, a prévu de réaliser de nouvelles analyses sur la zone en question dans le courant de l'année 2023.
La CRIIRAD demande aux autorités que soient effectuées "une cartographie détaillée des plages en rive droite et en rive gauche de l’estuaire de la Loire pour bien voir où ces phénomènes se produisent ", ainsi que des recherches plus poussées pour connaître l’origine du phénomène, "pour comprendre s’il y a moyen de limiter ces apports de sables radioactifs sur les plages".
► le sievert (Sv) est l'unité de mesure qui permet d’évaluer l’impact du rayonnement sur la matière vivante