La Préfecture de Loire-Atlantique place le département en "alerte eau potable". Des restrictions s'appliquent pour les particuliers, qui sont encouragés à économiser l'eau au quotidien. Malgré le temps pluvieux, la situation est inquiétante. Exemple sur la commune de Saint-Michel-Chef-Chef sur le littoral.
Sur le secteur du Pays de Retz du niveau de vigilance 3 "alerte renforcée" on est passé au niveau 4 de "crise" comme un peu partout dans le département.
Concrètement seuls les prélèvements d'eau pour les usages prioritaires sont autorisés (eau potable, santé et salubrité publique, sécurité civile).
Au niveau du Pays de Retz il y a deux sources de production d'eau potable, ce sont les étangs des Gazineaux et de gros Caillou.
Parmi les deux facteurs qui vont agir sur la production d'eau potable il y a premièrement le phénomène de répartition des pluies qui change.
"Avant on avait un régime de pluie qui était réparti sur l'ensemble de l'année, à l'automne il y avait du crachin ,des pluies continues" explique Claude Caudal, le vice-président de Atlantic'Eau le syndicat départemental de distribution de l'au potable.
"Aujourd'hui on a de plus en plus de pluies d'intensité forte sur des courtes durées qui alertent avec des période de sécheresse" rajoute-t-il.
"On a constaté depuis juin 2018 des phénomènes où on a eu quelques fois en une heure 80 millimètres2 d'eau" explique Claude Caudal.
Des nappes phréatiques qui ne se rechargent plus
"Avec l'ancien régime de précipitations des pluies, les nappes phréatiques se rechargeaient du mois d'octobre au mois d'avril" analyse le vice-président de Atlantic'Eau
Or on a de plus en plus des automnes qui sont secs donc un déficit de recharge.
"Le niveau des nappes phréatiques baisse. Donc lorsqu'il y a des pluies d'orage importantes, comme les terres sont sèches, elles ne peuvent absorber l'eau qui va ruisseler directement dans la mer et ne profite pas aux nappes" se désole l'élu
"Aujourd'hui on constate de plus en plus que la recharge ne commence qu'au mois de décembre" selon Claude Caudal
Une démographie en hausse constante
Saint-Michel-Chef-Chef est une commune touristique situé sur le littoral de la Loire-Atlantique, à proximité de Pornic.
De 5000 habitants à l'année ,elle passe à 25 000 personnes environ à la saison estivale.
Le facteur démographique est justement le deuxième facteur qui va agir sur la production d'eau potable.
La Loire-Atlantique accueille 17 000 habitants de plus par an et sur le littoral il faut rajouter la population touristique
"On le constate dans cet étang : cette année on consomme 18 000 mètres cubes d'eau par jour pour la production d'eau potable du secteur" constate Claude Caudal, le vice-président de Atlantic'Eau "or l'année dernière on consommait 16 000 mètres cubes par jour".
Est-ce que la situation est inquiétante?
L'élu se veut rassurant: "A court terme pour cette saison il n'y a pas d'inquiétude" selon Claude Caudal.
"Par contre les inquiétudes c'est de savoir comment on va finir la période d'étiage c'est à dire le niveau le plus bas".
A la Direction départementale des territoires et de la mer de la Loire-Atlantique qui gère toute la ressource en eau potable du département, on est plus mesuré.
Pauline Sainte chef du bureau stratégie au service eau et environnement explique que "le débit de la Loire vient de passer le seuil d'alerte, donc il faut qu'on soit vigilant sur l'usage de l'eau potable car on n'est pas sur une ressource inépuisable"
Et de rappeler que les niveaux des nappes sont bas.
"Il faut vraiment faire une utilisation de l'eau potable raisonnable si on ne veut pas se retrouver avec des difficultés de production de l'eau potable d'ici l'automne, période d'une potentielle recharge des nappes" conclut la responsable du bureau stratégie au service eau et environnement de la Direction départementale des territoires et de la mer de la Loire-Atlantique.
On l'aura compris chaque citoyen est appelé à un usage responsable de l'eau potable.