Même si le président français Emmanuel Macron veut le revoir, pour le gouvernement italien l'accord signé en mai dernier entre STX et Fincantieri en vue du rachat des chantiers navals de Saint-Nazaire reste "valable".
Si il considère que l'accord signè avec le gouvernement précédent est toujours "valable", Carlo Calenda, ministre italien du Développement économique, se dit prêt à discuter. Notamment de "quelle sera l'institution financière qui prendra les 6% supplementaires aux 48% qui revenaient à Ficantieri". En vertu d'un accord négocié par le précédent gouvernement français, Fincantieri devait reprendre 48% du capital des chantiers de Saint-Nazaire et rester minoritaire pendant au moins huit ans, épaulé par l'investisseur italien. Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste à hauteur d'environ 7%.
Préserver les emplois et la souverainté.
Côté français, l'Etat devait conserver un tiers du capital et un droit de veto, mais les syndicats et les élus locaux, estimant que Fincantieri serait de facto majoritaire en raison de ses liens avec l'autre actionnaire italien, redoutent de le voir privilégier ses propres chantiers italiens. Le 31 mai, M. Macron a déclaré qu'il voulait que cet accord "soit revu" afin de "garantir la préservation des emplois" mais aussi la souveraineté. Il a chargé le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, de négocier la constitution d'un nouvel actionnariat "dans les prochaines semaines".
Délégation à Rome pour trouver une solution
M. Le Maire a abordé ce sujet lundi à Rome avec son homologue italien, Pier Carlo Padoan, et M. Calenda. A l'issue de cette rencontre, les ministères français et italiens avaient diffusé un bref communiqué évoquant leur volonté de trouver une solution, rapide selon Rome. Fincantieri, qui emploie 19.200 personnes dans le monde, était le seul candidat à la reprise de STX France, filiale florissante du groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore and Shipbuilding.
Va-t-on vers un contencieux?
Ce sont désormais les syndicats, le président de la region Pays de la Loire et le gouvernement qui souhaitent revenir sur cet accord qui dès le dèpart ne faisait pas l'unanimité. Sur les rangs pour la reprise des 6% restant, l'italo-suisse MSC Croisères et la Royal caribbean cruise line. mais le gouvernement italien entend de toute façon garder les 6%. Reste à savoir qui pourrait les acheter.