Succession de Jean-Marc Ayrault en Loire-Atlantique : législative partielle à risque pour le PS

Nouvelle législative partielle à risque pour le PS : onze candidats briguent dimanche le siège de député de la 3e circonscription de Loire-Atlantique, laissé vacant par l'ex-Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, rappelé en février au gouvernement.

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Alors que les socialistes ont connu une succession de déroutes - une quinzaine en près de quatre ans - à l'occasion d'élections partielles, ce scrutin, dans une circonscription à gauche depuis près de 40 ans, pourrait l'affaiblir en peu plus : le groupe socialiste et apparentés ne compte plus que 285 députés depuis le départ de "JMA" aux Affaires étrangères, soit moins que la majorité absolue à l'Assemblée nationale (289).

Le vote de dimanche est d'autant plus emblématique que la circonscription était= détenue depuis 30 ans par le locataire de Matignon de 2012 à mars 2014. Jean-Marc Ayrault y a été élu la première fois en 1986, alors qu'il est encore maire de Saint-Herblain, et y a été aisément réélu à six reprises, dont trois fois dès le premier tour, notamment en 2012, peu après son accession à la tête du gouvernement. 

Après sa nomination au Quai d'Orsay lors du dernier remaniement, et en raison du décès de son suppléant, Jean-Pierre Fougerat, en février 2015, près de 90.000 électeurs sont appelés aux urnes pour désigner son successeur à l'Assemblée nationale.

"Dans l'imaginaire ici, c'est la circonscription de gauche par excellence, mais ce scrutin est très ouvert, beaucoup plus ouvert qu'habituellement", avec une mobilisation qui s'annonce très faible, analyse le politologue Goulven Boudic.
Discret durant la campagne, Jean-Marc Ayrault est venu jeudi soutenir la candidate PS et actuelle adjointe au maire de Nantes, Karine Daniel, investie à l'issue d'une élection interne très serrée. "Les élections partielles, notamment législatives, c'est toujours difficile car il y a un risque d'une faible participation", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, exhortant les électeurs de sa circonscription à "se mobiliser" et dépasser "déceptions", "désillusions" et "doutes sur l'avenir".

Ce scrutin "s'inscrit dans un contexte national difficile", reconnaît Karine Daniel, qui va aussi faire face à cinq autres candidatures de gauche : Europe Ecologie-Les Verts, PCF, LO, Nouvelle Donne et une liste "Communistes".
Soutenue par les Radicaux de gauche, Génération Ecologie et Ecologistes !, la formation d'un autre député de Loire-Atlantique, François de Rugy (ex-EELV), la candidate socialiste "aspire à rassembler au-delà" au second tour, malgré la mobilisation contre le projet de loi travail et les dissensions entre socialistes et écologistes autour du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

 

"Carton rouge"

La position d'EELV est "très claire", "il n'y a pas de possibilité d'un appel à voter pour une candidate qui soutient le oui au référendum (sur Notre-Dame-des-Landes, prévu le 26 juin, ndlr) et qui soutient la loi El Khomri", prévient le candidat écologiste, Jean-François Tallio, qui avait recueilli 6,18% des voix au premier tour des législatives en 2012.

A droite et à l'extrême droite, les candidats ont appelé à sortir un "carton rouge" et sanctionner la politique de François Hollande et du gouvernement.
Faisant campagne avec le slogan "Le changement est entre vos mains", le candidat Les Républicains (LR)/UDI/MoDem Matthieu Annereau, conseiller municipal d'opposition à Saint-Herblain, l'ancien fief de Jean-Marc Ayrault, veut lancer un "second avertissement" à la gauche, après avoir "fait trembler les terres socialistes" lors des municipales en 2014.

"L'objectif est très clair, c'est de bouter la gauche hors de la circonscription (...) Il faut un vote sanction", déclare de son côté Eléonore Revel, la candidate du Front national, qui espère "cartonner dans toute la circonscription". Le FN avait recueilli 8,42% des voix au premier tour en 2012 et 1,94% des voix en 2007.

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