Sous le regard de Christiane Taubira, la ministre de la justice, le Conseil constitutionnel a validé, le 17 mai 2013, la loi sur le mariage pour tous. Une nouvelle ère qui a marqué les mœurs sociales qui ont longtemps obligé la différence des sexes comme condition du droit au mariage. En France, est-ce toujours aussi contesté ?
Ce 17 mai 2023, la France a soufflé le 10e anniversaire du mariage pour tous. L'occasion pour faire un bilan sur cette loi intégrée par la constitution le 17 mai 2013.
La première année, en 2014, l'INSEE révèle que 10.522 mariages ont été organisés en France, pour 6.262 Pacs. De manière assez surprenante, on verra par la suite que les homosexuels ont finalement priorisé le Pacs au mariage.
Entre 2014 et 2020, le nombre de mariages homosexuels n'a cessé de diminuer fortement.
- 10.522 mariages en 2014 pour 4.598 mariages en 2020.
En 2020, la pandémie de la covid a sans doute eu un rôle dans les annulations prématurées de plusieurs centaines de mariages homosexuels dans toute la France.
Depuis, le nombre de mariages augmentent progressivement. Fin 2022, l'INSEE dévoile que 7.000 mariages homosexuels ont été célébrés sur le territoire.
De 2014 à fin 2022, le Pacs a en revanche beaucoup plus intéressé les homosexuels.
- 6.262 Pacs en 2014 pour 10.000 Pacs fin 2022.
La raison de ce choix ? Le Pacs a été instauré en 1999, c'est un contrat ouvert à tous les couples. Il a ainsi été adopté facilement par la communauté homosexuelle, qui a dû attendre 2013 pour obtenir le mariage pour tous.
Aujourd'hui, si le mariage est symbolique et plus ou moins à la hausse chez les homosexuels, le Pacs a fait plus d'effets à long terme, contrairement au mariage.
"Réforme de civilisation"
Humaniste et gardienne de ce projet de loi, Christiane Taubira savait dans quoi elle mettait les pieds en 2013.
Pour la Garde des Sceaux, l'objectif était d'accorder une liberté sentimentale à tous et non pas qu'aux hétérosexuels. Mais l'opposition était forte et des dizaines de manifestations homophobes ont eu lieu dans tout l'Hexagone.
"Le pire pour moi, c'était les agressions homophobes. Cette hystérie homophobe, j'avoue qu'au début, j'étais surprise."
Christiane Taubiraà la 1ère d'Outre-mer
Au début de cette nouvelle décennie, l'opinion publique semble s'être divisé. Dans un sondage réalisé l'an dernier, Statista nous apprend qu'en 2021 : 59 % des Français estiment que "les couples de même sexe devraient être autorisés à se marier légalement".
Il s'agit d'une avancée considérable qui met ainsi à l'évidence que l'homosexualité a une place légitime au sein de notre société. Cette dernière s'oppose en revanche aux conservateurs traditionnels du mariage hétérosexuel qui n'atteignent seulement 7% du sondage.
Pourquoi le 17 mai ?
- Le 17 mai 1990, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a supprimé l'homosexualité de la liste des maladies mentales.
- Le 17 mai 2005, l'IDAHO (International Day Against Homophobia and Transphobia) ouvre la première Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie.
- Le 17 mai 2013, la constutuin
Cette journée a pour but général, de lutter contre l'hompohobie et la transphobie. D'après le site du gouvernement, le 17 mai est une date d'union, d'éducation et de compréhension de la réalité LGBT dans notre société.
Un article écrit en collaboration avec Lucile Marcon.