Une bagarre a éclaté, dans la nuit de vendredi à samedi, au moment de la fermeture d'un bar du centre-ville de Nîmes. Le gérant de l'établissement Le Pride et son employé ont été battus par deux individus. Les victimes sont sous le choc, d'autant plus que le caractère homophobe de l'agression n'a pas été retenu par le parquet.
L'agression s'est déroulée à une heure du matin dans la nuit de vendredi 22 au samedi 23 novembre 2024. Philippe Di Lenardo, le gérant du bar "Le Pride", son mari, employé de l'établissement, et une autre personne ont été violemment pris à partie par deux individus au moment de la fermeture.
"Ils sont passés devant l'établissement en tenant des propos homophobes", affirme le gérant du bar.
L'un des deux, armé d'un couteau a lancé : 'je vais te planter sale pédale. Je vais t'exploser la tronche sale tafiole.'
Philippe Di Lenardo
"Ils ont commencé à taper contre la vitrine et la porte". Philippe Di Lenardo sort alors du bar pour leur dire de se calmer. "Ils sont devenus encore plus agressifs et ils m'ont sauté dessus. Ensuite, grâce à des clients, ça s'est un peu calmé. On est repartis dans le bar. Eux sont allés chercher une barrière de chantier et l'ont jetée contre le bar et la vitrine". Le patron et son employé ressortent et la bagarre dégénère.
Trois blessés
Résultat : six points de suture à l'arcade pour le gérant du bar qui souffre de multiples contusions, une attelle au genou pour son ami. Une troisième personne blessée à la tête souffre depuis de bourdonnements.
Agressions verbales, excréments devant la porte, menaces de fermeture. Pour les gérants, les provocations sont courantes. "Une dame se couvre le visage à chaque fois qu'elle passe devant le bar, comme si elle avait peur d'attraper une maladie contagieuse en arrivant à proximité", explique Philippe Di Lenardo, joint au téléphone par France 3 Occitanie.
Caractère homophobe de l'agression non retenu par le parquet
Les deux individus, très éméchés, ont été interpellés et relâchés dimanche matin au grand dam des victimes. "J'ai peur qu'ils repassent devant le bar, de les croiser dans Nîmes. On ne se sent plus du tout en sécurité depuis que le caractère homophobe de l'agression n'a pas été retenu par le parquet de Nîmes", ajoute Philippe Di Lenardo.
C'est la première fois depuis l'ouverture du Pride, il y a un an et demi, qu'une agression d'une telle violence se produit. Le gérant et son mari ont rouvert le bar, le soir de l'agression, malgré les douleurs et la fatigue physique consécutive à l'agression. "On ne voulait pas montrer qu'on avait peur. On est là et on y restera."
Quant aux deux jeunes agresseurs présumés, ils sont convoqués devant la justice le 5 juin 2025.