Deux ans après le début de la pandémie, les salons rouvrent leur porte aux étudiants. A Angers les organisateurs attendaient ce samedi 22 janvier 5000 visiteurs. De futurs bacheliers en plein brouillard qui ont bien du mal à envisager l'avenir.
Ils avaient été contraints à l'annulation ces deux dernières années. 2022 signe le grand retour des salons étudiants à quelques mois du début des examens.
Studyrama organisait à nouveau son salon des études supérieures au Parc des expositions d'Angers. Une manifestation aux lycéens ou aux étudiants en classe prépa.
Art, sport, management, ingénieur, numérique, commerce, marketing, luxe, santé sciences...Sur site des dizaines d'exposants de la région angevine et de la France entière. BTS, BUT (Bachelor universitaires), licences, masters, dans les allées, toutes les filières sont représentées et accessibles. Soit plus de 400 formations
Difficile de se projeter
Echanges avec des universités, des écoles, des prépas, des lycées et des organismes d'orientation l'événement est là pour orienter les jeunes en vue de leur futur projet professionnel. Mais la période, pandémie oblige, n'est guère à l'optimisme. Difficile d'y voir loin et clair quand les cours sont suspendus à la crise, les épreuves annulées ou repoussées.
Choisir, c'est renoncer. Julie Letessier est en première. Avec 16 de moyenne générale elle pourrait être sûre d'elle et de ses choix et puis elle a encore un peu de temps devant elle. Pour l'instant elle est loin d'avoir trouver sa voie. "Les langues, le sport, l'architecture ça me plais, la médecine pas du tout. Là dessus au moins je suis fixée. Pour le reste c'est l'inconnu".
La jeune lycéenne n'est pas venue seule. Elle est accompagnée par sa mère. Précieuse boussole lorsqu'on est en mal d'orientation : "Là nous nous sommes reportées sur ce salon parce que beaucoup d'autres ont été annulés", regrette Florence Letessier.
"Je suis un peu paumée"
Dans les allées, l'envie est bien là. Mais la crise sanitaire a bouleversé le quotidien et embrouillé les idées. alors au final rien est clair. D'autant que le bout de tunnel ne se dessine pas encore.
"Oui je suis un peu paumée. En plus il y a le bac qui arrive. Nos classes ferment. On ne sait pas pour l'examen, on ne sait pas si on va le passer ou pas. Et nos profs eux non plus n'ont pas réponse", explique blasée, Lisa Fontaine, une élève de terminale.
"Ça va on tient le coup. En espérant que l'année prochaine ça ira mieux et qu'on pourra enfin enlever les masques", se rassure Eloi Lainé, un autre lycéen.
Les exposants en ont bien conscience. Les jeunes ont le moral dans les chaussettes et peinent à rester optimistes lorsqu'on parle de demain. "Ils n'ont pas forcément suivi tous les cours, entre le distanciel et les professeurs absents à cause du covid. iIs sont inquiets de pas avoir le bon niveau", constate Julia Biasini, enseignante en mathématique et en biologie.
Bien sûr, Parcoursup est dans toute les têtes. Source de stress et de cauchemars à quelques mois d'examens. Jugée trop complexe et arbitraire, la plateforme d'orientation en ligne ici a droit à sa conférence mode d'emploi.
Et en présentiel ça rassure un peu tout le monde en ces temps incertains. "La pandémie en fait a démontré que le virtuel n'était pas la panacée et que l'on avait besoin de rencontrer des gens surtout pour décider de son orientation. On choisit une école pour 2, 3 ou 5 ans et ça ce n'est pas rien dans une vie, rappelle Julien Charrier, commissaire du salon.
De plus en plus d'étudiants mais de moins en moins de logements
Avec près de 50 000 étudiants, Angers est la première ville étudiante de France en 2020 et attire chaque année plus de candidats. Seule ombre au tableau et pas de moindre : les logements. A chaque rentrée trouver un studio est un véritable casse-tête. Il n'y a pas assez de biens sur le marché, ce qui a entraîné ces dernières années une forte augmentation des prix à la location.
Le prochain salon studyrama aura lieu à Nantes début mars. Il sera consacré notamment aux formations en alternance de plus en plus prisées.