Ce jeudi 20 février, les professions hospitalières se mobilisent pour la défense de l’hôpital public.
Ce matin, des hospitaliers grévistes (trente personnes environ) ont effectué, pendant quelques minutes, un barrage filtrant des véhicules qui entraient au CHU d’Angers.
Une action menée dans le cadre de cette nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites.
"Diminution des budgets de santé, refonte des retraites, tout est lié. C’est une attaque de toutes les composantes de la protection sociale", estime l’intersyndicale hospitalière (FO, Sud, CGT, CFTC).
La plupart des professions hospitalières étaient présentes, le but de leur action est aussi de continuer à rendre visible le malaise qui existe depuis quelque temps dans les hôpitaux "pour discuter afin d’arrêter cette dégradation des soins."
À Angers, la grève dure depuis février 2019.
Elle a débuté avec le service des urgences, depuis rejoint par des personnels de la maternité, les ambulanciers, la gériatrie, la neurochirurgie et les agents de sécurité.
"Il a vraiment un problème d’effectif, dans le sens, quand on est dans un service...et j’ai fait quatre ans au CHU d’Angers, au moins une fois par semaine, on avait une infirmière qui pleurait et une aide-soignante qui était en arrêt (…) c’est bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas (…) quand quelqu’un est en arrêt, il n’y a pas de remplacement, c’est l’autre personne qui doit compenser. C’est que des choses comme ça, on est en flux tendu en permanence. Ça, c’est pour l’histoire des effectifs, après il y a le nombre de lits," nous explique Blaise Corbery, interne en médecine et représentant de l’AIAIMPHA (l’Association des Internes et Anciens Interne de Médecine et de Pharmacie des Hôpitaux d’Angers) "pour avoir fait plus de quatre ans de garde aux urgences (…) ça dépend des jours, mais arrivé à un certain moment de la nuit, il n’y a plus de lits dans l’hôpital, donc en fait, on garde les personnes en bas aux urgences et les infirmières, les aides-soignantes et les médecins qui doivent normalement s’occuper des patients qui arrivent , c’est comme s'ils avaient un service en plus : ils gèrent les patients qui sont là dans le couloir sur des brancards." poursuit Blaise Corbery.
"Pourquoi ? Parce que nous sommes dans une politique du chiffre où la gouvernance hospitalière, c’est une revendication globale de l’hôpital, n’est plus fait par des soignants, mais par des gens qui ont appris à remplir des tableurs Excel et à dire : on veut de l’économie. On veut de l’économie, comme si l’hôpital était vraiment une entreprise de rentabilité et c’est ça que l’on défend en fait, forcement il faut faire attention à l’argent, on ne va pas le balancer par les fenêtres, y a une politique où il faut faire attention à l’argent, mais on ne peut pas penser qu’à ça, y a de l’humain."conclut-il.
Après une journée de mobilisation forte le 14 février dernier, pour la défense de l’hôpital public, les démissions des administratives de chefs de services notamment au CH du Mans (17 chefs de service) et au CHU d’Angers, les représentants syndicaux, rassemblant la plupart des professions hospitalières (infirmiers, aide soignants, brancardiers, sécurités, cadres, administratifs des affaires médicales, internes) estiment que "les réponses au niveau national et local sont insuffisantes."
Les manifestants ont ensuite rejoint le cortège place du Ralliement au centre d'Angers.