Angers : la Cour d'Appel refuse de livrer le militant altermondialiste Vincenzo Vecchi à la Justice Italienne

Condamné à 12 ans de prison en Italie sur la base de faits non avérés et en référence à une loi datant de l'ère fasciste, l'Italien Vincenzo Vecchi, réfugié en France, ne sera pas livré à son pays par la France. Ainsi en a décidé la Cour d'Appel d'Angers ce mercredi 4 novembre.

Vincenzo Vecchi ne sera pas extradé vers l'Italie. Le militant altermondialiste y a été condamné pour "dévastation et pillage". Les faits qui lui sont reprochés remontent au sommet du G8 de 2001 lors duquel, à Gênes, il y avait eu de violentes émeutes. 

Vincenzo Vecchi, 47 ans, s'est réfugié en France en 2011. Il s'était installé en Bretagne où il travaillait dans une entreprise du bâtiment.  C'est là, à Rochefort-en-Terre, qu'il a été interpellé, en août 2019, étant sous le coup d'un mandat d'arrêt italien. 

Puis, sur décision de la Cour d'Appel de Rennes, il avait été libéré, celle-ci estimant qu'il y avait une erreur de procédure. 

Après un passage en cassation, l'affaire est revenue cette semaine devant la Cour d'Appel d'Angers qui a estimé que les motivations de la condamnation par la justice italienne de Vincenzo Vecchi à 12 ans de prison étaient trop floues.
 Totale satisfaction on s'en doute du côté de la défense de l'altermondialiste italien. "La défense salue le travail remarquable et extrêmement approfondi de la Cour d'Appel d'Angers a tenu à déclarer Maître Glon, l'un des défenseurs de Vincenzo Vecchi à la sortie du délibéré. Nous avons eu le sentiment de faire l'objet d'une écoute exceptionnelle et d'une Justice qui avait à cœur d'aller au fond des choses. Monsieur Vecchi est servi par une Justice française remarquable". Joli compliment qui fera sans doute plaisir aux magistrats angevins, moins à certains de leurs collègues transalpins.

Concernant la peine décidée par la Justice italienne, les défenseurs de Vincenzo Vecchi avaient fait valoir qu'elle s'appuyait sur une loi datant de l'époque mussolinienne.


"En aucun cas, en France, pour des faits tels que ceux qui sont reprochés à M. Vecchi, a poursuivi Maître Glon, il n'aurait pu être condamné à une peine d'ordre criminelle basée sur une loi fasciste." En effet, la notion de "dévastation et saccage" a été criminalisée dans le droit italien en 1930.

Vecchi étaient accusé de dégradations d'une banque et d'un véhicule. Mais les magistrats angevins ont souligné que pour ces deux faits, Vecchi se trouvait "à proximité" et que cela ne pouvait être constitutif de complicité. 

L'accusation de "dévastation et pillage" n'existant pas en France, les juges angevins ont estimé d'autre part que la peine infligée en Italie ne pouvait être exécutée en France.

"C'est un soulagement et une victoire" a déclaré Pascale Jaouen, membre du collectif de soutien à Vincenzo Vecchi. Mais le collectif reste inquiet car l'Italien est sous le coup d'un reliquat de peine d'un an et deux mois pour d'autre faits. Pourra-t-il purger ce reliquat en France et bénéficier d'un aménagement de peine comme le prévoit la loi française ? Ou devra-t-il retourner en Italie ? "On est soulagé mais pas complètement" avoue Pascale Jaouen, 

Rappelons que la Cour européenne des droits de l'homme a condamné l'Italie à trois reprises pour des violences policières lors de ces manifestations à l'occasion du sommet de Gênes, évoquant des "actes de torture".
   

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