La police municipale d’Angers sera équipée de lanceurs de balles de défense (LBD) dès le mois de décembre. Au sein du conseil municipal d’Angers, la mesure divise.
Angers est la première ville du Maine-et-Loire à équiper les policiers municipaux de lanceurs de balle de défense (LBD). Lundi 25 octobre, la décision a été votée au Conseil municipal. Mi-décembre, 12 agents intervenant durant la nuit disposeront de quatre LBD après avoir suivi une formation de six heures. Un investissement de 10 000 euros.
Cette arme s’ajoute à leur équipement actuel : matraque, bombes lacrymogènes et pistolet à impulsion électrique (taser).
Pour la municipalité d’Angers, ce choix est une nécessité face à des situations de plus en plus tendues. «"Depuis quelques mois, on constate que des groupes deviennent plus violents. Ils ont parfois une volonté d’en découdre et de porter atteinte physiquement aux agents. C’est avant tout une mesure de prévention, de protection", affirme Jeanne Behre-Robinson, adjointe (DVD) au maire d'Angers en charge de la sécurité.
L’opposition municipale craint quant à elle une escalade de la violence. "On est d’accord sur le diagnostic qui est fait, qu’il y a de plus en plus de faits de délinquance et de violences physiques. Par contre, on n’est pas persuadés que les LBD sont la solution pour protéger des policiers municipaux, qui, à notre sens n’ont pas à intervenir. Pourquoi envoie-t-on la police municipale, équipée, dans ces théâtres d’opérations ?", argumente Claire Schweitzer, conseillère municipale d’opposition (LFI).
L’arme non létale est connue pour avoir blessé des manifestants durant le mouvement des Gilets Jaunes. La ville a opté pour des LBD dont les balles sont recouvertes de feutre. Pour Claire Schweitzer, les risques ne sont pas écartés, "même si on est sur un calibre moindre, cela signifie aussi que c’est moins précis, qu’il y aura peut-être des dégâts".
Si cette décision divise à Angers, elle n’est pas inédite en France. 16 % des policiers municipaux sont déjà équipés.