Ramzi Aburedwan réfugié palestinien de 38 ans est arrivé à Angers en 2002, pour approfondir la musique à l’université. Il fuit alors le camp al-Amari de Ramallah où il a grandi. C'est là qu'il créé son projet al Kamadandjati - le violoniste - en arabe.
Huit écoles de musique ont pu ouvrir avec plus de 2000 élèves entre 5 et 18 ans et des instruments offerts par différentes institutions à travers l'Europe. Ces écoles permettent aux plus pauvres d'avoir accès à l'apprentissage du solfège et de la musique.
Un combat pour la musique en territoire occupé.
Après ses études angevines, en 2008, il rentre à Ramallah et décide d'installer dans les emblématiques camps de réfugiés palestiniens de Chatila et de Borj al-Barajneh au Liban son projet musical. Le but de ce projet est de créer "une future génération forte et capable de s'exprimer", affirme Ramzi Aburedwan, qui voit dans la musique une forme de résistance à l'occupation.
Organiser des concerts
Ramzi Aburedwan a décidé d'inviter des musiciens du monde entier à se produire devant les Palestiniens, dans les camps, les auditoriums ou les ruines de palais antiques en Cisjordanie, dans la bande de Gaza sous blocus israélien, ou encore à Jérusalem où les tensions sont toujours latentes.
Les ruines du palais d'Hicham à Jéricho se sont illuminées sous les reflets des robes pailletées de danseuses tsiganes du Rajasthan - dans le cadre d'un programme de 18 jours incluant diverses performances. L'esplanade des Mosquées à Jérusalem a accueilli quelques minutes des derviches tourneurs d'Istanbul. Mais la musique et la danse soufies n'ont pas plu à tous: Ramzi Aburedwan et les autres artistes ont été sortis du lieu saint par des fidèles offusqués. Il a, alors, donné ce spectacle aux abords de la Vieille ville de Jérusalem.
Un enfant des camps
Devant la réussite de son projet, il ne peut s'empêcher de penser à la première antifada, où âgé de 8 ans il faisait comme les autres, il jetait des pierres sur les soldats. Un engrenage de violence auquel il a echappé. Il multipliait les petits boulots quand une dame de Ramallah entend paler d'une bourse pour aller apprendre la musique en France, " elle a proposé mon nom et j'ai atterri en France avant de fonder al-Kamandjari " fin 2002. C'était à Angers.
► vidéo un reportage de la TV Suisse
Au printemps, il a été désigné personnalité culturelle de l'année par les autorités palestiniennes. Les réfugiés palestiniens sont 8 millions, installés pour la plupart dans des camps du Proche-Orient. Une population jeune qui se désespère. L'initiative du violoniste Ramzi Aburedwan est de nature à montrer que l'on peut déjouer la violence par la créativité et s'autoriser un peu d'espoir.
► Vidéo Réflections de Palestine le dernier album de Ramzi Aburedwan
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