À 32 ans, Ludovic Butelle a retrouvé une place de titulaire en Ligue 1 avec Angers, plus de dix ans après avoir quitté Metz, résultat d'un lent retour à la lumière après un parcours parsemé de moments sombres.

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Pour Butelle tout aurait pu s'arrêter le 12 août 2004. Ce jour-là, le prometteur gardien de 21 ans est violemment heurté par un attaquant de Parme lors d'un match amical avec Valence, où il vient de signer. Sa rate éclate. Opéré d'urgence il traverse onze mois d'incertitude quant à sa capacité à rejouer au football au haut niveau.

"Je n'y repense plus, c'est derrière moi. C'est un point noir de ma carrière", assure aujourd'hui à le gaillard de 1,88m. Unanimement décrit comme un grand chambreur par ses coéquipiers, quand il parle de sa blessure, c'est en plaisantant. "Cela ne m'empêche pas d'aller au contact avec l'attaquant. Il n'y a plus de risque, j'ai plus de rate", rigole-t-il. Tout juste reconnaît-il que cette blessure lui a donné, "d'un seul coup, beaucoup de maturité", même s'il n'en manquait déjà pas minot. Né à Reims, il snobe le Stade de Reims pour rester fidèle à son "club de campagne", la MJEP Cormontreuil. "J'étais bien. J'avais mes copains. Quand j'allais au Stade de Reims, je voyais les jeunes qui mettaient leur survêt' pour dire moi je suis au Stade de Reims, c'était pas la mentalité et l'éducation que ma mère m'a donnée", raconte-t-il. C'est finalement Metz qui l'accueille et bénéficie de son ascension fulgurante : Gambardella remportée en 2001, débuts en Ligue 1 en 2002, titulaire en 2003/2004 et premières capes Espoirs.

Pour moi j'ai fait une belle carrière et elle n'est pas encore finie. J'ai 32 ans. Pour un gardien c'est encore jeune".


Il refuse Paris 

Il tape dans l'oeil de Valence, champion d'Espagne en titre. "L'objectif était clair : rejoindre un grand club, être en apprentissage derrière un grand gardien espagnol, Canizares, et au fur et à mesure prendre sa place", explique le portier. Un plan de carrière qui restera lettre morte, mais "sur le moment, c'était le bon choix et je ne le regrette pas", assure-t-il. "J'ai appris énormément de choses, j'ai eu la chance de jouer la Ligue des champions, de jouer contre le Real Madrid, Barcelone, de vivre dans un club qui avait de grands objectifs, de connaître la pression."

Transféré à Lille en 2008, il n'y est que la doublure de Grégory Malicki puis de Mickaël Landreau. Mais lassé de son statut d'éternel joker de luxe, à 27 ans, il décide de descendre d'un étage pour avoir du temps de jeu. Une saison à Nîmes, puis trois à Arles-Avignon, où il est élu trois fois meilleur
gardien de Ligue 2 et deux fois meilleur joueur de Ligue 2 en trois ans par France-Football. En fin de contrat à l'été 2014, il repousse une approche du Paris SG, qui cherche un numéro trois derrière Sirigu et Douchez. "C'est sûr que c'est flatteur, admet-il. Si j'avais eu quelques années en plus, j'aurais réfléchi. Mais ça ne correspondait pas à mes objectifs à 31 ans. Je me suis battu pour retrouver mon niveau, j'ai fait énormément de sacrifices, et j'ai
été récompensé de ces efforts."


Il opte finalement pour le SCO qui le ramène au plus haut niveau, après une deuxième moitié de saison 2014/2015 où il n'encaisse que 10 buts en 19 matches. Et après 9 journées de L1, les voilà dauphins du PSG, avec la deuxième meilleure défense (5 buts). Une consécration tardive, mais pas trop. 
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