Angers : un patron à l'assaut de l'Everest sans oxygène

Gravir le toit du monde sans oxygène un double exploit qui réclame du souffle pour certains, ou qui ne manque pas d'air pour d'autres. Pascal Denoël, pdg du groupe ZEKat n'en est pas à son coup d'essai. Un exploit qui intervient dans un contexte sanitaire où le commun des mortels vit confiné.

A 58 ans, le patron du groupe angevin Zekat spécialisé dans les nouvelles technologies n'en est pas à son coup d'essai.

Cet alpiniste chevronné a déjà gravi quatre des plus hauts sommets de chaque continent.

Même si les noms decertaines montagnes vaincues ne vous disent rien, leur évocation suffit à vous faire voyager : l'Aconcagua en Argentine, le Kilimandjaro en Tanzanie, le Vinson en Antarctique et l'Elbrouz en Russie.

Il a également traversé l'Islande à pied et l'Inde en vélo.

Un aventurier de l'extrême qui frôle parfois la mort, comme lors d'une précédente expédition au Pôle Nord en 2015, lorsqu'il était tombé dans une crevasse de glace.

Pour cette nouvelle aventure, Pascal Denoël refuse une fois de plus la facilité en tentant de gravir le toit du monde à 8 848 mètres sans oxygène.

Pour donner un ordre d'idée du double exploit voici un chiffre.

Sur les 6 000 alpinistes qui ont réussi à gravir l'Everest en 10 ans (entre 2009 et 2019) seuls 1% sont parvenus à le faire sans oxygène supplémentaire.

Soit environ 60 sportifs de très haut niveau dont plusieurs grands noms de l'alpinisme.

"Comment renoncer quand je sens que c'est possible ?"

Pourquoi cette folie ? Réponse à la fois très zen et sans détour de Pascal Denoël joint par Skype depuis son camp de base... à 5 300 mètres d'altitude.

"Le taux de mortalité sans oxygène est 8 fois plus élevé" explique l'explorateur.

"Moi je me sens bien donc quand vous avez fait des tests sportifs et que vous avez fait des expériences qui vous permettent d'éprouver le mental et le physique, comment renoncer quand je sens que c'est possible ?" questionne-t-il.

"Je ne vois pas ce qui pourrait m'arrêter après je n'ai pas d'expérience de très haute altitude à plus de 8 000 mètres. Mes plus hauts sommets sont à 7 000 métres".

Je veux faire ça car c'est un rapport à la montagne

Pascal Denoël - patron-explorateur

"Il y a des gens qui prennent des hélicoptères pour rejoindre le camp 2 ce n'est pas mon style", poursuit Pascal Denoël .

"Si je peux éviter l'assistance je le fais" renchérit l'alpiniste angevin, "par exemple je suis le seul à porter toutes mes affaires, je n'ai pas de sherpa"

C'est une harmonie avec soi-même, une harmonie avec la montagne, c'est quelque chose d'assez profond

Pascal Denoël

"Après on verra bien si je réussis ou pas, si je ne réussis pas peut-être que je prendrais de l'oxygène" confesse-t-il.

Le patron explorateur en profite pour planter à chaque fois le drapeau de son groupe industriel au sommet de la montagne vaincue.

Un coup de publicité assumé là aussi par Pascal Denoël, "il y a énormément de sociétés qui financent des opérations de communication. Qui finance le Vendée Globe ? Ce sont des entreprises."

"Je ne cache pas que c'est une opération de communication pour le groupe Zekat, pour ses collaborateurs et aussi pour une association que je soutiens qui s'appelle SEVE (savoir-être et vivre ensemble), reconnait-il, si ça fait voir nos valeurs, notre différence, nos technologies et qu'on se dit ces gens-là ne fonctionnent pas comme les autres et on a envie de travailler avec eux, pourquoi moi en tant que chef d'entreprise je m'en priverais"

Les 200 salariés du groupe Zekat sont répartis entre onze entreprises. Le groupe basé à Beaucouzé dans le Maine-et-Loire affiche 25 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Il est spécialisé dans le numérique et la mécatronique (mélange de robotique, d'informatique et d'électronique)

Chaque salarié peut suivre au jour le jour l'ascension de leur patron-explorateur au jour le jour sur les réseaux sociaux.

Pascal Denoël est parti d'Angers le 8 avril.

Son périple vers le camp de base où il séjourne est déjà en soi une expédition.

Il a pris l'avion jusqu'à Genève pour ensuite prendre un vol pour Katmandou puis Lukla au Népal.

Enfin il lui a fallu un trek qui a duré 8 jours pour arriver au pied de l'Everest.

Un camp de base qui culmine déjà à 5 300 mètres d'altitude.

"Le gros enjeu pour faire une ascension en très hautre altitude c'est l'acclimation" explique Pascal Denöel.

"Nous sommes au camp de base depuis une semaine maintenant" détaille-t-il, "on se repose et on fait en sorte que notre corps encaisse l'altitude".

"Les médecins disent qu'il faut 14 jours au-delà de 5 000 mètres pour que le corps se transforme".

Et l'ascension en elle-même ?

"L'ascension proprement dite ça dure 4 jours" notre l'alpiniste angevin.

"Vous partez du camp de base puis vers le camp 1, le camp 2, le camp 3, le camp 4 puis le sommet et vous redescendez"

Mais la conquête du sommet requiert une préparation préalable de l'organisme, et il faut donc effectuer des allers-retours entre les différents camps avant d'espèrer atteindre le toit du monde.

"Il fait faire des allers retours du camp de base vers le camp 1 redesecndre, du camp 1 vers le camp 2 redescendre, puis potentiellement camp 1,camp et camp 3 potentiellement le sommet". 

"Ce sont ces allers retours qui préparent l'organisme à aller progressivement au delà de 8000 mètres" détaille Pascal Denoël.

Ces allers retours ont démarré le 28 avril. Ensuite l'ascension finale dépendra de la météo. Pascal Denoël espère pouvoir gravir le toit du monde entre le 15 et le 31 mai.

Et après? "J'ai beaucoup de rêves" confie-t-il.

Entre autres traverser le désert de Gobi, et boucler les deux pôles.

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