Le futur actionnaire majoritaire du Paris FC, Antoine Arnault, fils du propriétaire de LVMH, veut faire du Paris FC un club d'importance. Pour cela, il a promis de conséquents investissements et ce, sur la longue durée.
Le futur homme fort du Paris FC Antoine Arnault a détaillé mercredi les contours du projet de rachat par sa famille du club de deuxième division qui ambitionne de devenir l'autre équipe de haut niveau de la capitale en bâtissant "le meilleur centre de formation de France".
"Nous ne venons pas pour tout changer, ni renverser la table", a insisté le fils de Bernard Arnault, PDG de LVMH, lors d'une conférence de presse au centre d'entraînement du PFC à Orly.
"Nous souhaitons faire les choses progressivement, sans brûler les étapes, c'est très important, parce que les incantations ne marchent jamais très bien dans le football", a-t-il ajouté avec pour mots d'ordre "ambition", "humilité" et investissement sur du "temps long".
Rachat imminent
Le rachat de l'actuel leader de Ligue 2 par la famille Arnault, via sa holding Agache, sera finalisé "dans quelques jours", a précisé l'actuel président du club Pierre Ferracci, présent aux côtés d'Antoine Arnault.
Une assemblée générale extraordinaire du Paris FC est prévue le 29 novembre durant laquelle un nouveau conseil d'administration entérinera cette décision, a précisé Pierre Ferracci.
Antoine Arnault a souligné que le club créé en 1969 "appartiendra" à sa "famille" et non à LVMH. Également investi dans le projet, Red Bull, propriétaire de clubs à Leipzig et Salzbourg, sera minoritaire à Paris, ne souhaitant pas accéder à la multi-propriété, a-t-il détaillé.
L'investissement de la famille qui a fait fortune dans l'industrie du luxe sera "conséquent" a assuré Antoine Arnault, sans plus de précision.
Le budget du Paris FC, qui a soigné son recrutement en vue de monter dans l'élite masculine à l'issue de la saison, avoisine déjà les 30 millions d'euros. Il compte également une section féminine déjà installée au haut niveau.
Le journal L'Equipe avait estimé le mois dernier que l'investissement de la famille Arnault se situerait "entre 100 et 200 millions d'euros sur plusieurs années" pour un club valorisé à hauteur "d'une cinquantaine de millions d'euros", selon une source proche du dossier à l'AFP.
La famille Arnault possédera 52 % du club, Red Bull 11%, Alter Paris, la structure de Pierre Ferracci 30% et BRI Sports Holdings, représentant Lycamobile, déjà actionnaire minoritaire du PFC, conservera 7% des parts, a détaillé Pierre Ferracci.
En 2027, ce dernier se retirera du club et espère convaincre BRI de le suivre pour laisser à la famille Arnault environ 80% des parts.
Promesse d'un engagement sur la longue durée
Au-delà des chiffres, Antoine Arnault a surtout promis un engagement "d'au moins 10, 15 ou 20 ans", loin de se lancer dans une hypothétique concurrence immédiate avec le PSG, propriété du Qatar.
"Le PSG est un club que j'aime depuis que j'ai 12 ans, j'ai été abonné de nombreuses années, je suis invité par mon ami Nasser (Al-Khelaifi, président du PSG) et vous ne m'entendrez jamais dire quelque chose de négatif sur le PSG. C'est un club que j'admire", a dit Antoine Arnault.
Et d'ajouter : "Je n'exclus pas de soutenir deux clubs à Paris. Le jour où nous serons en Ligue 1, je soutiendrai le PSG, sauf deux fois par an. Ce qu'a réalisé le club ces dernières années est extraordinaire".
S'inspirer du modèle de Leipzig
La stratégie du PFC, qui comptera parmi ses dirigeants l'ancien président du PSG Michel Denisot, s'appuiera essentiellement sur la formation avec l'objectif d'ici un ou deux ans, de pérenniser le club dans la première moitié du tableau de Ligue 1 et disputer les places qualificatives pour les coupes d'Europe.
L'ambition est de construire "le meilleur centre de formation de France" et d'intégrer "5, 6, 7 pourquoi pas 8 joueurs" issus de ce centre en équipe première, espère Antoine Arnault. À l'image de la politique menée par son partenaire Red Bull dans le club allemand de Leipzig où les pépites formées au club sont ensuite revendues vers de plus prestigieuses équipes une fois arrivées à maturité.
"Ce que nous voulons" surtout, "c'est marquer des buts et les esprits", a conclu Antoine Arnault.