Balcon effondré à Angers : "Peut-être trop tard, mais je demande pardon", les excuses des cinq prévenus au dernier jour de leur procès

Les cinq prévenus qui étaient jugés pour l'effondrement mortel d'un balcon à Angers en octobre 2016 ont demandé pardon aux victimes et à leur familles vendredi, au dernier jour de leur procès devant le tribunal correctionnel d'Angers.

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Patrick Bonnel, 72 ans, gérant de l'entreprise de gros oeuvre, a demandé "à toutes les victimes et à leur famille d'accepter (ses) excuses", regrettant "de ne pas avoir pu prononcer ce mot pardon" auparavant. "Peut-être que j'avais honte, peut-être que c'est de la pudeur", a-t-il ajouté.

"Je m'imaginais, moi, si un de mes enfants était tombé de ce balcon : est-ce que j'aurais pu pardonner ?", s'est interrogé Patrick Bonnel.

"J'ai malencontreusement blessé les gens, j'en suis profondément désolé", a également confié Éric Morand, le conducteur des travaux, en se disant "profondément meurtri du mal de ces gens."

"Peut-être trop tard, mais je demande pardon", a également lancé Jean-Marcel Moreau, le chef de chantier.

Le contrôleur technique André de Douvan, 84 ans, a dit assumer, "avec honte" sa "part de responsabilité". "Je forme le souhait que l'expression "plus jamais cela ne reste pas un vain mot", a-t-il également dit.

Enfin, l'architecte Frédéric Rolland, 66 ans, a dit mesurer "que le pardon est impossible" mais "on peut le demander quand même". "Toutes mes pensées vont vers les victimes et leurs familles. Ce sont des gens que je ne peux qu'aimer", a ajouté Frédéric Rolland. "Pour le reste, mes avocats ont tout dit, je ne peux rien ajouter de plus".

4 ans de prison et 50 000€ d'amende requis contre l'architecte

Les cinq prévenus étaient jugés depuis le 9 février dernier pour homicides et blessures involontaires, après l'effondrement d'un balcon le 15 octobre 2016 à Angers.

Éric Bouillard, le procureur de la République d'Angers, avait requis mercredi des peines allant de 18 mois avec sursis à quatre ans de prison dont deux ans ferme.

18 mois d'emprisonnement avec sursis ont été requis à l'encontre de Jean-Marcel Moreau, chef de chantier, et ex-salarié de Bonnell, et André de Douvan, contrôleur technique du chantier.

À l'encontre d'Éric Morand, conducteur de chantier et ex-salarié de Bonnell, ont été requis 3 ans d'emprisonnement dont 18 mois avec sursis et 10 000€ d'amende, mais également "une interdiction d'exercer la profession de conducteur de travaux pendant 10 ans".

Contre Patrick Bonnel, le gérant de la société de maçonnerie, ont été requis  3 ans d'emprisonnement, dont 1 de sursis, 30 000€ d'amende et l'interdiction d'exercer la profession de gérant de société pendant 10 ans. 

Enfin à l'encontre de Frédéric Rolland, architecte et maître d'œuvre, ont été requis une peine d'emprisonnement de 4 ans, dont 2 de sursis, 50 000€ d'amende et l'interdiction définitive d'exercer la profession d'architecte.

Le jugement a été mis en délibéré au 31 mai à 09 heures.

Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, Lou, 18 ans, et Baptiste, 25 ans, avaient perdu la vie dans l'accident, tandis que quatorze autres personnes ont été blessées parfois très gravement.

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