Procès du balcon effondré à Angers : "C'est comme si le sol avait disparu" raconte un rescapé

Dans l'affaire du balcon effondré à Angers, le procès se poursuit cette semaine au tribunal correctionnel. 4eme jour d'audience et une journée chargée en émotion. Ce sont les parties civiles qui ont été entendues. Les rescapés et les témoins de ce drame sont revenus sur cette soirée qui a viré au cauchemar le 15 octobre 2016.

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"La nuit la plus horrible de ma vie", c'est ainsi que Théophile Chéné, 25 ans, décrit ce  lundi à la barre du tribunal d'Angers cette soirée tragique du 15 octobre 2016 durant laquelle un balcon s'est effondré, tuant quatre étudiants.

"Le balcon s'est effondré d'un coup, en une fraction de seconde. C'est comme si le sol, sous nos pieds, avait disparu", lâche Théophile Chéné, devant le tribunal correctionnel d'Angers qui juge les constructeurs de l'immeuble, l'architecte, le dirigeant de l'entreprise de gros oeuvre, le conducteur de travaux, le chef de chantier et le représentant du bureau de vérification Apave.

Ce lundi 14 février, une vingtaine de jeunes et leurs parents ont raconté la soudaineté de l'effondrement.

Je m'apprête à mettre le pied sur le balcon et je le vois tomber. Je pensais avoir eu une hallucination

Mathilde Rondeau, 26 ans, témoin du drame

Elsa Houlet, 20 ans à l'époque des faits, distribuait des cartes à l'intérieur quand elle relève les yeux et constate qu'il n'y a "plus personne, plus de balcon."

Lou, 18 ans, Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, et Baptiste, 25 ans mourront dans l'accident et quatorze autres victimes seront hospitalisées pour des blessures multiples.

"Quand le balcon est tombé, j'ai tout de suite compris ce qu'il se passait"

"La soirée la plus terrible de ma vie : j'ai perdu mes deux meilleurs amis et ma petite soeur", poursuit Théophile, qui revoit "la scène, la poussière, les gravats, les gens qui crient, qui pleurent, le sang."

"Ce balcon, je le connaissais très bien", précise le jeune homme, qui a passé de nombreuses soirées dans cet appartement, auparavant loué par ses amis Baptiste et Benjamin. "On avait remarqué qu'il tremblait" dit-il.

Ses amis avaient écrit à l'agence de location et, pendant quelque temps, "on ne dansait pas sur le balcon, on ne sautait pas". "Puis la personne qui était passée avait dit que tout allait bien. Quand le balcon est tombé, j'ai tout de suite compris ce qu'il se passait", explique-t-il.

Après avoir tenté de secourir plusieurs victimes, Théophile voit les jambes de sa soeur, Lou. "J'ai pas eu la force, ou pas eu le courage, d'aller la voir pour la soutenir, pour la rassurer, pour être son grand frère", raconte-t-il. "Je m'en veux, j'en étais incapable."

L'architecte Frédéric Rolland, 66 ans, le dirigeant de l'entreprise de gros oeuvre Patrick Bonnel, 72 ans, le conducteur de travaux, 53 ans, le chef de chantier, 63 ans et le représentant du bureau de vérification Apave, 84 ans, sont jugés pour blessures et homicides involontaires.

Le procès doit s'achever le 4 mars.

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