L'architecte et maître d'oeuvre de la résidence "Le Surcouf" à Angers, a affirmé jeudi qu'il "ignorait tout du déroulé et du contenu" de la construction du bâtiment. L'effondrement d'un balcon avait tué quatre étudiants et blessé quatorze autres en octobre 2016.
Au deuxième jour du procès en correctionnelle à Angers, pour lequel 88 personnes se sont constituées parties civiles, les débats ont porté sur les contrats passés par les différentes entreprises intervenant sur le chantier et l'étendue de leurs missions.
Construite à partir de 1997 et livrée en octobre 1998 avec une réception "sans réserve", la résidence "Le Surcouf", située dans le centre-ville d'Angers, compte 20 logements d'habitations, un ensemble "relativement petit", a commenté la présidente du tribunal, Catherine Ménardais.
Un bâtiment sans "complexité architecturale particulière"
En mars 1997, l'entreprise Comine, maître d'ouvrage, a passé un contrat avec le cabinet d'architecte Rolland afin d'assurer la maîtrise d'oeuvre complète du projet, pour huit millions d'euros.
Cette mission complète "comporte toutes les phases de la construction, les études préliminaires, l'obtention du permis de construire, les avant-projets, les appels d'offres et le contrôle, la surveillance et la réception des travaux", a rappelé Catherine Ménardais.
L'architecte Frédéric Rolland, l'un des cinq prévenus, qui exerçait alors en entreprise individuelle et non sous la forme juridique d'une société, a expliqué qu'il s'agissait d'un bâtiment sans "complexité architecturale particulière".
"Le contrat a été signé par le secrétaire général (du cabinet Rolland, décédé depuis, ndlr) avec le tampon de l'atelier Rolland et sa signature", a expliqué Frédéric Rolland, qui a repris en 1989 l'affaire de son père.
"L'atelier s'appelle Frédéric Rolland, je suis l'architecte de l'agence (...) C'est un projet dont j'ignore tout le déroulé et le contenu. Je suis le titulaire d'un contrat que je n'ai pas signé, comme les contrats précédents", a déclaré Frédéric Rolland.
Le procès des balcons effondrés d' Angers se tient devant le tribunal correctionnel depuis mercredi 9 février jusqu'au 4 mars prochain.