A l’appel de plusieurs syndicats du CHU d’Angers, quelques dizaines de personnels soignants ont manifesté ce jeudi 19 août devant l’entrée du CHU. Ils s'opposent à l'obligation du pass sanitaire et la menace d'une suspension de salaire en cas de refus.

"Véran, Macron, ton pass sanitaire, on n’en veut pas" : le slogan scandé par une petite centaine de personnes devant le CHU d’Angers donne le ton de la manifestation, organisée ce 19 août à l’appel des syndicats FO, SUD et CFTC du CHU d’Angers.

"Nous refusons la division que le gouvernement cherche à imposer entre les vaccinés et les non-vaccinés. Nous nous opposons à l’obligation de détenir le pass sanitaire pour aller travailler et aux sanctions qui en découlent, suspension de salaire et licenciement", explique un représentant du syndicat FO dans un mégaphone.

Promulguée le 5 août dernier, la loi dite de "gestion de crise sanitaire" prévoit en effet l’obligation vaccinale des personnes travaillant dans les secteurs sanitaire, social et médico-social. Elle est mise en place en deux temps :

Depuis le 7 août et jusqu’au 14 septembre 2021, les professionnels non vaccinés doivent présenter un pass sanitaire, un certificat de rétablissement ou un test de non contamination ou un certificat médical de contre-indication, pour travailler.

A partir du 15 septembre et jusqu’au 15 octobre 2021, les personnels devront justifier de l’administration d’au moins une dose et présenter le résultat d'un test de non contamination pour pouvoir exercer leur activité. Dès le 6 octobre, les professionnels doivent tous avoir reçu deux doses de vaccin. A défaut de vaccination, Ils  pourront être suspendus, sans rémunération.

"La coercition ce n’est pas le moyen"

Les personnels s’inquiètent justement du risque de suspension de salaire à compter du 15 septembre. C'est le cas de Patricia Thierry, infirmière diplômée depuis 31 ans, venue en soutien à la manifestation. Refusant d'être vaccinée, son contrat risque d'être suspendu. 

"Je serai sans salaire… c’est 30 ans d’expérience infirmière qui s’efface. Je ne touve pas logique d’imposer un vaccin qui est encore en expérimentation", explique-t-elle. Infirmière en Ehpad depuis trois ans, elle estime respecter les règles professionnelles et ne pas faire courir de risques aux résidents. 

"La coercition ce n’est pas le moyen, le gouvernement s’égare totalement",explique Emmanuel Dubourg, infirmier et secrétaire du syndicat FO au CHU d’Angers. "Rappelons-nous, il y a quelques mois, on nous disait d’aller travailler sans masque et aujourd’hui il faut y aller, mais que vacciner!". 

Pour le syndicaliste, le risque que de nombreux soignants renoncent à leur métier est bien réel. "Comment va-t-on soigner les patients, comment va-t-on faire sans ces milliers d’hospitaliers, publics et privés alors que le sous-effectif est déjà criant", s'interroge-t-il.

Les soignants s’inquiètent aussi des renonciations aux soins de certains patients ne disposant pas de pass sanitaire. "On ne peut pas l’accepter, l’hôpital public se doit de soigner tout le monde", s'insurge Emmanuel Dubourg.

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