Le CHU d'Angers a annoncé mercredi la suspension de l'étude lancée début avril portant sur l'efficacité d'un dérivé de la chloroquine, une décision qui fait suite à l'abandon des prescription de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 à l'hôpital.
"L'étude est suspendue, elle n'est pas annulée. On doit respecter le principe de précaution et nous sommes en discussion avec les autorités sanitaires", a indiqué à l'AFP la direction de la communication du CHU d'Angers.Fin mars, le CHU d'Angers avait annoncé le lancement de Hycovid, une vaste étude "aux standards scientifiques et méthodologiques les plus élevés". Elle devait porter sur 1 300 patients atteints du Covid-19, afin de "clore le débat" sur l'efficacité d'un dérivé de la chloroquine.
Le CHU pilotait ce dispositif d'étude, disposant d’un stock d’hydroxychloroquine pour des recherches qu’il effectue déjà sur d’autres pathologies. Il dispose également du placebo adéquat pour faire un comparatif sur les groupes témoins.
Les patients "recevront soit de l’hydroxychloroquine, soit un placebo, sans connaitre la nature du comprimé testé. Leur consentement sera demandé", expliquait fin mars le professeur Alain Mercat, président de la commission médicale du CHU d'Angers et l'un des deux responsables de cette étude avec le professeur Vincent Dubée, médecin infectiologue au sein du même établissement.L'étude angevine était menée 33 établissements hospitaliers dans l'Hexagone. Jusqu'à présent, "environ 250 personnes ont été inclus à l'étude" avec des conditions de participation "assez drastiques", a précisé le CHU d'Angers à l'AFP.
Un avis défavorable
Le gouvernement a abrogé mercredi les dispositions dérogatoires autorisant la prescription de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 à l'hôpital en France, hors essais cliniques, à la suite d'un avis défavorable du Haut conseil de la santé publique (HCSP).Saisi par le ministre de la Santé Olivier Véran, le HCSP avait en effet recommandé mardi de "ne pas utiliser l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19", hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique.
Interrogé sur d'hypothétiques premiers enseignements de l'étude, le CHU d'Angers a indiqué que "l'organisme indépendant de contrôle nous avait dit il y a quelques jours de poursuivre l'étude car il n'y avait pas de résultat probant amenant à arrêter ou réorienter l'étude. On a eu cet aval il y a quelques jours", a indiqué le CHU.