Coronavirus et confinement ne font pas bon ménage avec la saison des mariages

D'avril à septembre, la saison des mariages bat habituellement son plein dans la région. Mais cette année, l'épidémie de coronavirus oblige mariés et prestataires à s'adapter. Des mariages en semaine, en hiver, tout pour que les fêtes puissent avoir lieu.

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Sophie et Kapou devaient se marier le 25 avril à Trélazé, près d’Angers. Le 23 mars dernier, une semaine après le début du confinement, ils ont décidé de décaler leur mariage. Mais il ne restait qu'une seule option possible pour garder le même lieu et les mêmes prestataires : le 14 novembre.

"Forcément on est super déçus parce qu’on attendait ça depuis des mois, raconte Sophie. D’autant plus qu’il fait très beau et qu’on imagine qu’il aurait fait beau le jour du mariage. Mais on se dit aussi qu’on n’a pas le droit de se plaindre". 

Reporter les mariages, la wedding planeuse Stefania Magro a eu l’intuition qu’il fallait le faire dès le début du mois de mars. "On en a déplacé 17 au total, explique la directrice de l’agence Atout coeur wedding. Comme on s’y est pris très tôt, on a pu obtenir des dates qui convenaient aux mariés, même des samedis. C’est dur pour les prestataires, parce que nous accorder ces dates, ça veut dire fermer la porte à d’autres clients". 
 

Tout le monde n'a pas accès au fonds de solidarité de l'Etat

"C’est un casse-tête sans nom", confirme le photographe Stéphane Le Ludec. Installé à Chateaubriant, dans le nord de la Loire-Atlantique, il a 16 mariages à faire dans la saison. "Si les mariés de 2020 reportent leur mariage sur les samedi de 2021, on risque d’avoir une année blanche", explique-t-il. Aujourd’hui, avec les autres prestataires, ils réfléchissent à d'autres solutions, comme des mariages en semaine. 

Le problème pour les photographes spécialisés dans les mariages, c’est que leur saison commence en avril. Beaucoup n’ont pas généré de chiffre d’affaires en février ou en mars 2019. Or pour bénéficier des aides du fonds de solidarité mis en place par l’Etat, il faut avoir "subi une perte d’au moins 50 % de chiffre d’affaires en mars 2020 par rapport à mars 2019". "Quand on fait du 100% mariage, c’est compliqué", conclut Stéphane Le Ludec. 

"On essaye de minimiser la casse" 

Depuis le 16 mars, Yohann Laurence, passe son temps à répondre aux mails et coups de téléphones de ses clients. Traiteur de la société Le Grenier Gourmet en Anjou, il a vu son chiffre d’affaires baisser de 40 000 euros aux mois de mars et avril. 

On essaye de minimiser la casse - Yohann Laurence  

"Dès le 17 mars, on a mis nos 5 salariés au chômage partiel. Mais on a dû avancer les frais. Heureusement, on avait fait un bon mois de février mais il ne faut pas que ça dure encore deux mois parce que ça ne sera pas possible", dit le traiteur.

Chez les mariés de 2021 en revanche, la pression augmente. Ces derniers jours, Yohann Laurence a deux à trois demandes de mariage par jour. Et les devis sont validés beaucoup plus rapidement que d’habitude, les clients craignant de ne plus pouvoir réserver la date qu’ils souhaitaient. 
 

"Je n'ai jamais vu ça"

Au Château de Belle Poule, aux Ponts-de-Cé, près d'Angers, on fait "le dos rond". La saison 2020 était bien remplie avec une quinzaine de mariages prévus. Pour l’instant, ceux d’avril et mai ont tous été reportés à l’année prochaine. Les autres sont dans l’attente.

"Le tout, c’est que ça reparte derrière", explique Catherine Laureti, propriétaire du château depuis 2006. "On faisait du cabaret et des chambres d'hôtes aussi, mais là je n'ai plus personne, je n'ai jamais vu ça." 

Maquilleuse près d’Angers, Babeth Pinson avait, de son côté, 25 mariages prévus cet été. Mais elle n’est pas inquiète. "Le seul risque pour moi, plaisante-t-elle, c’est que le confinement n’arrange pas les couples de certains et qu’ils annulent". En Chine, à la fin du confinement début mars, le nombre de demandes de divorce avaient explosé.
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