DÉCOUVERTE. Fabricant de moulins, taxidermiste, des métiers d'exception dans l’Anjou Bleu

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Les charpentiers-amoulageurs fabriquent des moulins ©Les Nouveaux Jours Productions

Au cœur de la région de l'Anjou, de Candé à Segré dans le Maine-et-Loire, se nichent des métiers d'exception, véritables témoins d'un artisanat rare et préservé. Parmi eux, l'amoulageur fabrique des moulins. Le taxidermiste lui offre un regard unique et troublant sur la nature en préservant l'éclat éternel de la faune locale. Partons avec le magazine Envie dehors à la découverte de ces métiers d'exception, où chaque geste devient une œuvre d'art.

Des ailes pour l’histoire !

Les ailes des moulins portent bien plus que le vent, elles portent l’histoire, le savoir-faire et l’avenir d’une tradition ancestrale, celle des charpentiers-amoulageurs qui les fabriquent. La seule entreprise en France capable de construire ou de restaurer un moulin se trouve à La Cornouaille, à 8 km au sud de Candé.

La société Croix, c’est six générations qui perpétuent ce savoir-faire unique. L’entreprise familiale sauve ou fabrique un à deux moulins à vent ou à eau chaque année pour des clients dans toute la France, mais aussi en Europe, notamment en Allemagne, au Luxembourg, en Suisse, au Québec et jusqu’à Cuba.

Dans l'atelier, on restaure ou fabrique les moulins de A à Z. De l'arbre à moteur, une pièce maitresse, à la meule en pierre par laquelle s'écoulera la farine, les amoulageurs créent tout de la charpente aux planchers et escaliers.

Pour ce métier, il n’existe pas d’école ! Les compagnons, titulaires du CAP ou du BP de charpentier, sont ensuite formés aux spécificités de cet art qui utilise le bois, la pierre et le fer. Il faut dix ans auprès d’un maître pour devenir amoulageur.

Un moulin à vent, c’est six mois de boulot pour un compagnon

André Croix

directeur de l’entreprise

Guillaume Bobinet ingénieur de formation, a choisi de se reconvertir et d’acquérir un CAP de charpentier. Un parcours atypique pour accompagner l’essor de la low tech et de l’écologie.

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Un amoulageur fabrique des moulins à vent ou à eau ©Les Nouveaux Jours Productions

Aujourd’hui, il y a un essor pour la farine bio de meule et de pierre et puis c’est un métier tout à fait écologique en termes de conception et de fabrication.

Guillaume Bobinet

apprenti charpentier

Charpentier-amoulageur est un métier d’avenir. André va bientôt partir à la retraite et passe la main à Fabien Bourigaud. Après avoir fait une partie du tour de France des compagnons du devoir et travaillé au Canada, Fabien s’est installé à La Cornouaille pendant la covid et a décidé d’intégrer l’entreprise dont il va devenir à 30 ans le patron. Avec lui, le nom et le savoir-faire de la famille Croix perdureront.  

L’amoulage : technique et ultra-précision des artisans du vent

Les artisans de l'amoulage, érigent leur art sur des fondations empiriques et une transmission orale séculaire, mais cela ne les confine nullement à l'à-peu-près. Bien au contraire, ils se révèlent être de véritables techniciens, presque des ingénieurs !

Lorsqu'ils entreprennent la restauration d'un moulin, des calculs méticuleux entrent en jeu, liant la hauteur de la tour, son diamètre intérieur et extérieur, celui de la meule et la taille des ailes. Un adage énonce « un tour d’aile donne six tours de meule », et souligne l'impact déterminant des ailes sur la vitesse de rotation.

Le cœur de ce métier réside dans l'ajustement minutieux et l'équilibrage des meules sur leur axe, nécessitant une parfaite horizontalité et un espace d'un demi-millimètre entre elles. Chez les Croix, on façonne les meules en prélevant des pierres de silex dans les carrières avoisinantes. Elles sont taillées en trapèze et assemblées avec du plâtre de Paris.

Pour achever cette chorégraphie artisanale, on entoure les meules à chaud comme le fait un forgeron pour les roues d'une charrette. C'est ainsi que ces artisans, apparemment ancrés dans la tradition orale, se révèlent être de véritables architectes du passé, façonnant le présent avec une précision technique hors pair.

Taxidermie, redonnez vie à la nature

Certains choisissent de représenter les animaux, de les photographier, de s’en occuper. D’autres vont plus loin en leur redonnant vie. Ce sont les taxidermistes qu’on appelle aujourd’hui des naturalisateurs.  Laurent Joyeux est installé à Segré-en-Anjou. Dans son atelier, des lions, des chevreuils ou des chiens prennent vie sous ses mains expertes.

Naturaliser un animal pour sembler paradoxal pour un amoureux de la nature, mais pour moi, c’est une manière de rendre hommage à la vie. C’est bizarre, mais j’assume !

Laurent Joyeux

taxidermiste

Dans la galerie de l’atelier, trône en roi un lion. C’est celui qui a attaqué le bras de marie-Ange Nardy que l’on a vu dans de nombreux bêtisiers. L’animal est mort de vieillesse et son propriétaire en a fait don à Laurent qui l’a naturalisé.

La taxidermie, ce sont trois étapes principales : passer dans un bain chimique la peau récupérée, fabriquer un moule en polyuréthane et recouvrir de la peau de bête. C’est un processus certes technique, mais plus esthétique que morbide !

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Un taxidermiste redonne vie à la nature ©Les Nouveaux Jours Productions

Laurent ne prélève jamais d'animaux dans la nature. Ce sont principalement des chasseurs qui font appel à lui ou des musées d’histoire naturelle comme celui de Nantes qui souhaitait de douze oiseaux naturalisés comme une mésange ou un colibri. Laurent a aussi travaillé sur des animaux improbables comme une girafe.

Myciculteur : les secrets d’un magicien du champignon

Dans l’obscurité de sa cave de 100 m² à Ombrée d’Anjou, Fabien Perrault cultive des pleurotes et des shiitakés. Après avoir travaillé dans l’hôtellerie, le maraîchage, Fabien décide de faire un travail moins physique, moins chronophage et se lance dans la culture de champignon. Au départ, le champignon n’était qu’un loisir, il est devenu une véritable passion.

Je me retrouve comme un enfant qui expérimente dans sa chambre, c’est passionnant. 

Damien Perrault

myciculteur

La culture des champignons n’est pas facile : lumière, température, humidité, elle demande un équilibre délicat. On produit des champignons toute l’année, mais l’été, la demande baisse, les consommateurs préfèrent les légumes saisonniers. Une aubaine pour le producteur qui peut prendre ses vacances.

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Fabien Perrault, myciculteur cultive des pleurotes et des shiitakes ©Les Nouveaux Jours Productions

Fabien souhaite développer la production d’autres champignons aux goûts et textures uniques, car pour lui, le champignon est un « alicament ». Consommé régulièrement, c'est un véritable condensé de vertus et de vitamines. Il possède de la vitamine B9, bonne pour le renouvellement cellulaire, le développement du fœtus, et de la vitamine B2, excellente pour le système nerveux, les globules rouges, la santé de la peau et des yeux.

Le trésor de l’Anjou bleu : les mines

Si notre périple nous propose cette semaine de découvrir des métiers séculaires et singuliers, profitons-en pour visiter un peu de l’Anjou bleu. Ce territoire s'étire des frontières de la Bretagne jusqu'aux rivières de la Sarthe et de la Mayenne. Segré est la capitale de l’Anjou Bleu. L’origine de ce surnom se trouve dans son histoire minière et à la teinte bleutée du granit que l’on a extrait jusqu’en 1960. Le patrimoine minier de ce pays, ce sont aussi les mines d'ardoises et de fer. On peut d’ailleurs visiter la mine bleue à Noyant-la-Gravoyère ou la mine de fer de Nyoiseau qui fut l’un des plus grands sites miniers de l’ouest.

Le Vieux Candé, au cœur de l’histoire

Candé est une ville sans campagne. On ne compte que trois fermes à la sortie de la ville. Elle est entourée au ¾ d’eau et de marais. Son nom signifie confluent : les rivières du Mandis et du Moiron se jettent dans l’Erdre pour rejoindre la Loire à Nantes. Au Moyen Âge, Candé était un carrefour de la route du sel. Il reste les vestiges d’un grenier à sel où l’on faisait sécher le sel pendant trois ans. Le grenier abandonné et en mauvais état ne demande qu’à être restauré. Candé était aussi un haut lieu de la contrebande. Le sel arrivait de Guérande sur des chevaux et devait être protégé des voleurs par des soldats. À cette époque, le sel, c'est de l’or. Il permettait de conserver les denrées et surtout les viandes, c’était vital ! Témoins de la vitalité de Candé, la ville a compté 72 cafés, un à chaque coin de rue et quelques enseignes toujours en place en témoignent. La ville se découvre à pied et la chance vous permettra de croiser Anne-Françoise, historienne et mémoire vivante de l’histoire de la ville. Elle a d’ailleurs participé à la mise au point de l’application touristique Baludik. L’office de tourisme y invite à une aventure immersive au temps de la gabelle.   

Si le cœur vous en dit, faites donc ce parcours à vélo

Cet épisode d’Envie Dehors est diffusé ce dimanche 10 décembre à 12 h 55

► À voir sur france.tv dans notre collection Envie Dehors !

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Magazine Envie Dehors

Production : Les Nouveaux Jours Productions

Présentation : Julie Hattu

Réalisation : Ahlam Noussair

Rédaction en chef : Alexandra Lahuppe

 

 

 

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