François-Aubert Gannat a été jugé pour des insultes supposées proférées à l'encontre d'un étudiant rwandais, en mai dernier à Angers. Le tribunal de grande instance d'Angers doit rendre son délibéré aujourd'hui mercredi 29 novembre.
"Ton pote là, le sale Black, c’est une sous-race, moi j’ai un chien et un singe, et même eux sont plus de race que lui." C'est, en substance, ce qu'aurait lancé François-Aubert Gannat à un homme accompagné d'un ami, étudiant rwandais, lors d'une soirée dans un bar du centre-ville d'Angers. L'étudiant n'a pas entendu les insultes, mais a décidé de porter plainte.L'incident remonte au 5 mai dernier. Le fils du vice-président du groupe Front National-RMB au conseil régional des Pays de la Loire, Pascal Gannat, a comparu devant le TGI devant le 25 octobre. À ses côtés, deux de ses amis, eux jugés pour violences après l'altercation au bar, le même soir, envers l'homme impliqué dans la première discussion.
Aujourd'hui, le tribunal rend son délibéré. Trois mois de prisons dont un ferme sont requis contre François-Aubert Gannat, six mois de sursis pour François Mamès Cosseron de Villenoisy - pour des coups de poings et des coups de pieds - et six mois dont deux fermes pour Tanguy Martin, pour un coup de boule porté sur le même homme.
Plusieurs incidents
Pour François-Aubert Gannat, ce n'est pas le premier passage devant le tribunal d'Angers. Le 3 mai, deux jours avant cette altercation, il y avait été condamné à 10 mois de prisons avec sursis pour une "chasse aux arabes et aux noirs" dans la ville d'Angers, impliquant des chants nazis et des violences envers des policiers. Il avait fait appel.
En une année, cinq dossiers passés par le TGI d'Angers comportent les noms d'homme identifiés au sein d'un groupe identitaire entretenant notamment des proximités avec le GUD (Groupe Union Défense).
Une enquête publiée le 28 novembre par le journal Le Monde revient sur les différentes actions de ces militants d'extrême droite. La plus grave remonte au 7 mai : 5 hommes liés à cette mouvance auraient agressés un jeune Nantais, le soir du second tour de l'élection présidentielle. Blessé gravement au moment des faits, il pourrait avoir des séquelles neurologiques permanentes. Tanguy Martin et François Cosseron, qui ont été jugés en même temps que François-Aubert Gannat, seraient impliqués dans l'incident.