Le président du club de hockey sur glace d'Angers présente sa démission jeudi 2 mars. Michaël Juret quitte son poste à peine plus d'une semaine après la condamnation définitive de sa société pour des faits de harcèlement sexuel datant de 2016.
Le club des Ducs d'Angers va changer de direction.
La démission de son président, Michaël Juret, était encouragée par le collectif féministe Les Lanternes 49 et, à demi-mot, par la municipalité depuis la condamnation de sa société Prim’Habitat le 15 février pour harcèlement sexuel.
Ce départ s'accompagne de celui de "l'ensemble de la Direction Générale" selon le communiqué du club. Les membres du Conseil d'Administration ont approuvé, à regret, cette démission collective et déplorent "l'acharnement" dont aurait fait l'objet Michaël Juret.
Une décision "inéluctable"
Le club estime qu'il n'était plus possible de travailler dans les conditions imposées par la forte médiatisation de l'affaire concernant la société de Michaël Jurquet.
La violence et le déchainement médiatique avec lesquels cette affaire a été traitée depuis plusieurs années rendent impossibles la poursuite des travaux engagés au sein de la [Société anonyme] Les Ducs d’Angers.
Conseil d'Administration des Ducs d'Angers
La décision de la direction s'annonçait donc "inéluctable", bien que le Conseil d'Administration insiste sur le fait que Michaël Jurquet "n'est pas condamné à titre personnel" et que "l'acharnement réclamant l'instauration d'une "peine" à son encontre par une remise en cause de ses fonctions au sein du club ne trouve son fondement dans aucune décision de justice".
Le club affiche son soutien et sa reconnaissance envers le président pour le travail réalisé au cours des vingt dernières années.
La société de Michaël Juret condamnée en cassation pour harcèlement sexuel
Le 15 février 2023, la Cour de cassation a confirmé la décision de la Cour d’appel d’Angers et condamné l'entreprise de Michaël Jurquet pour les faits de harcèlement sexuel qu'il avait commis en 2016. La société doit s’acquitter de plus de 35 000€ de dommages et intérêts à la victime, une ancienne salariée de l'entreprise.
La Cour d'appel avait jugé que "rien ne permet de justifier le comportement de M. Juret à l’égard de [sa salariée] alors qu'il a tout mis en œuvre pour créer une intimité physique avec elle dans le but d'obtenir des faveurs sexuelles", rappelait alors dans un communiqué le collectif féministe Les Lanternes 49.
Partenaire des Ducs d'Angers, la Ville s'était aussi exprimée, considérant que "la condamnation définitive de la société de monsieur Michaël Juret : Prim’Habitat rejaillit immanquablement sur l'homme qui est aussi le président des Ducs d'Angers".
La démission du président et de la direction sera effective après la nomination d'un administrateur, qui se verra aussi confier la conduite d'un audit de Responsabilité sociétale des organisations au sein du club pour "démontrer que les valeurs humaines prônées par le Conseil d'Administration sont bien ancrées dans le fonctionnement, l'encadrement et dans l'ensemble des relations entre les différents acteurs des Ducs d'Angers", annonce le club.
Les réactions à cette démission
"Je prends acte de cette décision responsable qui va permettre au club de retrouver de la sérénité au moment où l’équipe des Ducs est engagée dans une série de rencontres sportives importantes", a estimé Jean-Marc Verchère, le maire d'ANgers.
Lucie Etonno, présidente du groupe, et les élu.e.s du groupe L'écologie ensemble au Conseil régional des Pays de la Loire estiment que "Le cas des Ducs d'Angers doit servir de référence".
"Au nom de l’exemplarité et pour que cesse l'impunité, nous renouvelons notre demande de conditionner tout versement d’argent public à des structures travaillant concrètement à prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles en leur sein", écrivent-ils dans un communiqué.