INTERVIEW. Un deuxième album pour le quatuor pop Extraa !

Extraa, avec deux a, trois gars, une fille, et un deuxième album sorti en novembre dernier, Out of Phase, de la pop angevine lumineuse et positive à la Beatles emmenée par la voie feutrée de la chanteuse Alix. De quoi traverser 2024 dans un doux cocon musical. Rencontre...

Il y a du Beatles dans l'air mais pas que ! En quelques années d'existence et déjà deux albums, le jeune quatuor angevin Extraa a donné de nouvelles couleurs à la pop tendance britannique avec une musique aussi soyeuse que mélancolique et des mélodies imparables qui s'immiscent dans nos réseaux cérébraux les plus profonds pour ne plus jamais les quitter. 

Out of Phase, son deuxième album, est sorti en novembre et a été salué par la critique spécialisée nationale : "une alternative ensoleillée au quotidien grisâtre" pour Rock'n'Folk, un "album référence" pour Les Inrocks. Et ils ont raison, Out of Phase est une pépite pop de dix morceaux à écouter en boucle, à l'endroit, à l'envers, le matin, le soir, 

À la manœuvre, Alix Lachiver, chanteuse et musicienne, Antoine Robinault, batteur, Thomas Schweitzer, guitariste, et Pedro Witzel, bassiste. Comment vivent-ils la sortie de cet album et cette belle reconnaissance ? Pourquoi chanter en anglais et reprendre un tube du duo français Niagara ? Réponse ici et maintenant avec Alix et Antoine, les deux A d'Extraa...

Extraa, c'est qui, c'est quoi ?

Alix. Extraa, c'est une musique inspirée de la brit pop, organique et très colorée.

Antoine. Un groupe de copains qui met tout son cœur à pouvoir diffuser et défendre sur scène une musique sincère.

Alix. Très bien dit.

Extraa avec 2 a. Pourquoi ?

Alix. Un petit clin d'œil à notre amitié, un A pour Alix et un A pour Antoine, ça rendait aussi le nom du groupe unique je trouve.

Antoine. C’est aussi très bien pour le référencement google. Pour notre premier album, Baked, les gens seraient clairement uniquement tombés sur des recettes de gâteau en nous cherchant sur le web.

À l'écoute de ce deuxième album, Out of Phase, on note d'entrée une grosse influence des Beatles mais pas que...

Alix. En effet, la liste est longue, on nomme souvent Blur, The Kinks, Eels, Air, Sleeper, The Coral, Courtney Barnett, The Lemon twigs, Wet Leg... il y en a tellement :).

Antoine. Très bien résumé.

Et vous adorez la pop française…

Alix. Quand on prend la peine de faire le tri, oui !

Antoine. Le terme est un peu fourre-tout. Nous n’aimons pas la soupe fade mais apprécions la chanson française qui ne prend pas ses auditeurs pour des andouilles.

Alors pourquoi avoir choisi de chanter en anglais ?

Alix. Nos influences sont principalement anglaises. Canter en français aurait dénaturé qui nous sommes. Et j'ai passé beaucoup d'années à Londres aussi, tout ça fait partie de moi.

Antoine. Il y a des styles, dont le nôtre, qui fonctionnent mieux en anglais en général. Nous n’essayons pas de transcender l’indie pop française, mais de faire quelque chose qui nous ressemble et qui nous plait.

Nous n’aimons pas la soupe fade mais apprécions la chanson française qui ne prend pas ses auditeurs pour des andouilles.

Antoine

Extraa

Une chanson en français tout de même sur votre deuxième album, une reprise, Quand La Ville Dort de Niagara, qui du haut de ses 37 ans d'âge parlera surtout aux quinquas. Pourquoi ce groupe ? Pourquoi ce titre ?

Alix. Je dirais qu'il n'y a pas d'âge pour aimer Niagara comme Les Beatles ou n'importe quel groupe du passé, ils ont quelque chose d'universel et d'intemporel quelque part. J'avais envie de m'essayer au français en rendant hommage à un groupe qu'on aime bien, et Antoine m'a envoyé Quand la ville dort comme idée. J'ai tout de suite été inspirée pour m'approprier leur univers.

Antoine. En voilà un, tiens, de groupe français qui ne prend pas ses auditeurs pour des andouilles.

Est-ce évident de proposer la reprise d'un tube pareil ? Comment apporter sa touche en respectant l'original ?

Alix. Ça n'a pas été trop compliqué, je trouve même que c'est beaucoup plus facile que de composer une chanson en partant de rien. C'est comme un jeu, on en fait ce qu'on veut. Le plus fun était d'enregistrer toutes les voix, les harmonies avec Loïc, il est super doué pour ça, la chanson a pris une autre dimension à ce moment-là.

Antoine. La mélodie de chant est tellement forte sur ce morceau qu’elle peut s’adapter à tous les styles. On a essayé sur du lo-fi style Beach House et ça a plutôt bien fonctionné !

Il n'y a pas d'âge pour aimer Niagara comme Les Beatles ou n'importe quel groupe du passé, ils ont quelque chose d'universel et d'intemporel quelque part

Alix

Extraa

L'un de vos titres est baptisé Saint Serge. Que raconte-t-il ?

Alix. Le titre a été composé pendant le deuxième confinement, quand on était confiné à Saint-Jean-de-Monts avec Antoine. À la base, il s'appelait Saint Jean. C'est une remise en question qu'on a pu je pense tous vivre pendant cette période, on se retrouvait vite perdu, je venais de me lancer dans une nouvelle activité professionnelle en tant qu'ingénieure son, c'était assez angoissant. Et pour autant, les paroles racontent aussi comment on arrivait à se changer les idées, boire du gin, être ensemble, faire les débiles...

Antoine. Par la suite, on a changé le nom du morceau en Saint Serge pour pouvoir dater notre revendication de la paternité du "Serge", un shot d’alcool immonde qu'on a inventé (vodka & pastis) dont on pensait qu’il se répandrait dans les bars de France comme une traînée de poudre alors que non pas du tout, tout le monde le déteste. 

Alix. Ce shot est inspiré de Serge Gainsbourg et Alain bashung, quand ils ont collaboré sur l'album Play blessures de Bashung, ils buvaient ça au bar à côté du studio mais en 25cl ou 50cl, en remplaçant l'eau par la vodka. Vous pouvez aller écouter le résultat sur toutes les plateformes de streaming. Et pour le shot… avec modération.

Que racontent vos textes d'une façon générale ?

Alix. Les textes parlent de moments que je peux vivre dans ma vie personnelle, ce que je ressens, c'est un peu une séance de psy comme beaucoup d'artistes. Mais je pense que quelque part, ce sont des mots universels qui parlent à tout le monde, et je l'espère, qui peuvent aider ceux qui les écoutent, comme certains artistes qui ont pu m'accompagner lors de périodes difficiles ou joyeuses.

Ce sont des mots universels qui parlent à tout le monde, et je l'espère, qui peuvent aider ceux qui les écoutent

Alix

Extraa

L'album est sorti il y a quelques semaines maintenant, vous avez eu de beaux papiers dans la presse nationale, Les Inrocks, Rock'n'folk, vous avez fait quelques concerts en décembre. Tout va bien ? Les retours sont bons ?

Alix. So far so good, tout va bien, on est en vie et en bonne santé, à faire ce qui nous plait, la musique qu'on aime et la partager.

Antoine. Les retours sont bons et ça fait plaisir. En vrai, quand les médias parlent de notre album, c'est comme s'ils parlaient de notre enfant, merci de nous ménager un petit peu !

Que vous souhaiter pour 2024 ?

Alix. Encore des concerts… et plein de bonté.

Antoine. Des concerts, des copains.

Merci Alix et Antoine, merci Extraa

Plus d'infos sur le groupe ici

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