Le 1er janvier, nombreux sont ceux qui se sont embrassés sous le gui. Une tradition qui remonte aux celtes et se perpétue. Dans le Maine-et-Loire, un producteur de sapin fait vivre la tradition et propose les petites boules blanches à ses clients.
Le gui, une plante dite hémiparasite. C'est à dire, qu'elle a sa propre capacité à produire ce dont elle a besoin, par la photosynthèse, mais elle doit aussi compléter cet apport avec ce qu'elle va puiser dans la plante sur laquelle elle s'accroche, en l'occurrence un arbre, dont elle se nourrit de la sève.
On lui prête des vertus médicales, contre l'hypertension artérielle, dit-on. Contre le cancer aussi... les druides s'en servaient, paraît-il pour soigner la coqueluche.
Mais aujourd'hui, le gui reste, avant tout, un symbole de vie heureuse et de bonne santé si l'on en accroche une boule pour y danser dessous lors du passage à la nouvelle année.
Surtout sur les peupliers
Olivier Jousset, lui, en a fait son gagne-pain chaque fin d'année depuis dix ans. Ce producteur de sapins basé dans le Maine-et-Loire, va cueillir le gui pour le vendre en bouquet sur les marchés.
"C'est un parasite de l'arbre, ça va un peu partout mais à 90 %, c'est sur les peupliers. parce que c'est là qu'il y a le plus de circulation de sève, explique Olivier Jousset. Quand il y en a trop, ça affaiblit le peuplier et il finit par crever."
Avec son élagueuse, Olivier va chercher les boules accrochées sur les protubérances des arbres. Là où il tiendra mieux.
"C'est pas con le gui, reconnaît Olivier. Même si c'est une plante !"
► Voir le reportage de Laurence Couvrand, Eric Aubron et Carole Mijeon.
Olivier a le sentiment de rendre doublement service. Aux peupliers qu'il libère de ce parasite et à ses clients à qui il fournit du bonheur en branche.
"Ça chasse les mauvais esprits. Vous voyez, il n'y en a pas autour de nous dit-il malicieusement en montrant toute la zone où il cueille sa plante magique. Une zone qu'il garde secrète. "Ça porte chance, ça guérit certaines maladies. Ça peut se boire en tisane, faut bien le faire sécher mais pas au soleil, dans un endroit bien sec."
Olivier avait fait l'erreur de le sécher au soleil et dit avoir été bien malade. On suivra donc son conseil. Attention tout de même, on ne joue pas impunément avec les plantes. Le poison n'étant pas loin du remède.
"C'est pour le fun et pour le délire"
Mais Olivier ne le vend pas pour ses vertus médicinales.
"C'est la fleur du 31 décembre ou du 1er janvier pour s'embrasser dessous, rappelle-t-il. Pour tous les amoureux. Ou pas. Si on n'est pas amoureux, on peut s'embrasser quand même !"
Justement, ce samedi 31 décembre, un jeune couple est venu acheter sur le marché son bouquet de gui.
"C'est la première fois qu'on fait ça, pour la tradition. dit l'acheteuse. On est jeunes, mais pourquoi pas."
"C'est pour le fun et pour le délire", précise son compagnon qui dit avoir acheté le bouquet pour que lors de la fête, les amoureux viennent s'embrasser dessous.
Du raisin pour les 12 coups de minuit
Même démarche chez cet autre acheteur qui, par tradition, achète tous les ans son bouquet de gui et est bien content d'en trouver sur ce marché.
"On a vécu en Espagne, dit-il et c'est aussi une tradition de faire le baiser sous le gui. Et je vais aller aussi acheter du raisin pour les 12 coups de minuit."
Non loin, une dame, Africaine, se renseigne sur cette tradition du gui qu'elle ne connait pas. "Chez nous, dit-elle, on fait des grands feux de bois pour dire au revoir à 2022."
"C'est un signe de paix le gui aussi"
Olivier Jousset
Olivier ne tarit pas d'éloges pour cette plante magique qu'est le gui depuis l'époque des Celtes. Outre ses bienfaits pour la santé, le bonheur et l'amour, la baie de gui est aussi une excellente colle.
"Ça colle surtout aux doigts" précise Olivier qui dit aussi qu'une de ses clientes a gagné à l'Euromillion.
Pour ceux qui ont laissé passer leur chance, Olivier et ses bouquets de gui se trouveront sans doute encore sur les marchés d'Angers en décembre prochain.
Cette fin d'année, Olivier aura vendu près de 250 bouquets.