Des restaurations collectives se sont engagé ce mardi dans le Maine-et-Loire à changer leurs pratiques pour tendre vers une cuisine plus écoresponsable. La démarche est volontaire et participative, mais elle concerne tout de même 77 cantines !
Déchets alimentaires, importations de viandes étrangères ... les cantines collectives sont souvent pointées du doigt pour ne pas être très respectueuses de l'environnement.
Des crèches au collège, du CHU aux EHPAD, 77 restaurations collectives ont décidé de changer leurs méthodes de fonctionnement et d'organisation pour respecter au mieux l'environnement. Elles se verront attribuer le label "Mon Restau Responsable" créée par la Fondation pour la nature et l'homme (FNH). Les résultats seront réévalués tous les deux ans.
Empreinte écologique, recyclage, achat de produits locaux et/ou bio, nombreux sont les défis à relever pour ces cuisines centralisées.
Le CHU d'Angers va notamment "revoir le marché d'approvisionnement des poissons" pour le rendre écoresponsable.
En imposant la simple congélation sans additifs, l'hôpital évite les poissons pêchés en mer du Nord, détaillés en Chine et souvent chargés en polyphosphates.
La mobilisation de tout un département
Une action qui n'est pas anodine car bientôt tout le monde devra franchir le pas de la restauration écoresponsable.En effet, adoptée en première lecture à l'Assemblée, la loi agriculture et alimentation fixe l'objectif de servir, d'ici 2022, au moins 50% de produits issus de l'agriculture biologique ou tenant compte de la préservation de l'environnement dans la restauration collective publique, avec une part de bio d'au moins 20% de la valeur totale.
"Ce sont des objectifs ambitieux mais pour les concrétiser il faut une démarche qui vienne des territoires", souligne le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin (LREM).
Et l'ambition en Maine-et-Loire, elle ne manque pas selon la journaliste Audrey Pulvar, également présidente de la FNH, "c'est une première car c'est tout un département qui s'engage. Ça montre que la restauration collective responsable, bio ou de haute qualité environnementale, est possible à grande échelle".
Gilles Deboise, chef du restaurant universitaire du CROUS à Angers, le reconnait. "Pour moi c'est un changement de mentalité. [...]Je n'étais pas tellement porté sur le végétarien mais il y a une forte demande et nous allons proposer une offre par jour. Il va falloir inventer des recettes".