Annoncée en 2021, la construction d'un nouveau centre pénitentiaire à Loire-Authion, en périphérie d'Angers, suscite des interrogations et des inquiétudes. Le préfet du département a réuni ce 9 novembre les élus locaux concernés et l'agence publique pour l'immobilier de la justice pour un point d'étape.
Alors que le projet d'une nouvelle prison sur les communes de Loire-Authion et Trélazé, dans l'agglomération angevine, est acté depuis 2021, sa mise en œuvre suscite toujours des inquiétudes chez les riverains des communes concernées.
Ce mercredi soir encore, lors du conseil municipal de Loire-Authion, le maire répertoriait un certain nombre de demandes de compensation, en termes d’aménagement du territoire et de sécurité. Le président d’Angers Loire Métropole, Jean-Marc Verchère, avait aussi émis des réserves, soulignant notamment sa volonté d’y voir inscrite la solution d’un accès direct au centre pénitentiaire depuis la RD 347.
Philippe Chopin, le nouveau préfet du Maine-et-Loire, a reçu ce 9 novembre les élus concernés pour une réunion de concertation afin de rassurer et de faire le point sur le calendrier. "C’est un projet de territoire qui ne peut se faire sans les élus", a-t-il réaffirmé.
La création d'un nouveau rond-point d'accès permettant un accès direct depuis la RD 347 est d'ores et déjà acté. La maitrise d'ouvrage sera menée par l'agence publique pour l'immobilier de la justice (APIJ) et le département. Une nouvelle Déclaration d'Utilité Publique (DUP) sera donc déposée en décembre prochain, intégrant cette nouvelle desserte routière.
"Il sera réalisé avant le début du chantier de la prison afin d'éviter de générer des nuisances pour les riverains", a assuré Guilhem Blanchard, directeur adjoint au directeur général APIJ. "C'est une vraie satisfaction", a réagi Jean-Jacques Prono, maire de Loire-Authion, à l'issue de la réunion. Ces travaux seront financés par l'État.
Appel à l'expertise de l'Agence Nationale de Cohésion des Territoires
Quant à la demande d'une nouvelle gendarmerie, le préfet a assuré que les effectifs de gendarmerie seront bien présents, à hauteur des besoins, lors de l'ouverture de la prison. "Les demandes de compensations sont légitimes ; la gendarmerie de la Loire-Authion n'est pas suffisante pour absorber un tel établissement."
Un groupe de travail sera également mis en place via l'Agence Nationale de Cohésion des Territoires (ANCT), une annonce saluée par les élus. "Je pense que c'est important que l'État se positionne en coordination de l'ensemble du projet", relève Jean-Jacques Prono. Il a souligné la nécessité de "prendre de la hauteur et faire que les collectivités, les communes, la région ne soient pas en concurrence, mais bien dans le même projet pour aller dans le même sens, c’est-à-dire un aménagement du territoire".
L'ouverture du centre pénitentiaire reste maintenue en 2027 : l'enquête d'utilité publique, les travaux annexes et les analyses écologiques et environnementales seront réalisées en 2024. Les travaux de construction débuteront au second semestre 2025.
Le centre pénitentiaire pourra accueillir 850 détenus (790 hommes et 60 femmes) et deviendra de fait le 6ᵉ établissement de France. Il génèrera plus de 500 emplois, dont environ 400 surveillants.
Le coût global, pris en charge à 100 % par l'État, est estimé à 230 millions d'euros. Le chantier emploiera entre 350 à 650 personnes, selon les pics de chantier. 90 000 heures par insertion économique y seront réalisées.