Une nouvelle prison devrait voir le jour en Maine-et-Loire d'ici 2027. D'une capacité de 850 places, construite à Brain-sur-L'Authion elle remplacera la prison d'Angers extrêmement vétuste et qui ne compte que 266 places.
Les Gardes des Sceaux se succèdent et le projet de construction d'une nouvelle prison dans la proximité d'Angers n'avançait pas jusqu'à présent en dépit de la petitesse et surtout de la très grande vétusté de la maison d'arrêt d'Angers.
Les choses changent désormais, puisque la concertation publique va être lancée sur les communes de Trélazé, Saint-Barthélemy-d'Anjou et Brain-sur-L'Authion. Ces trois communes étant concernées par cette nouvelle implantation. Une prison nouvelle, comme celle projetée à Brain-sur-L'Authion, requiert 17 hectares de terrain, situé au moins, à 200 mètres de toute habitation.
Le projet prévoit l'accueil de 850 prisonniers, 790 hommes et 60 femmes, dans un bâtiment de 50 000 m². L'actuelle maison d'arrêt abritait 416 détenus pour 266 places en octobre 2021.
Selon l'Apij, (Agence publique pour l'immobilier de la justice), le nouvel établissement emploiera l'équivalent de 400 emplois directs et 120 indirects.
Le calendrier fixé par le ministère de la Justice prévoit un démarrage du chantier en 2024 pour une livraison en 2027. Le coût du projet est estimé à environ 130 millions d'euros hors taxes. Il sera entièrement financé par l'État, ne générant aucune charge pour les finances communales.
La décision de la construction de cette nouvelle prison "Angers Les Landes" sera prise cet été par le Garde des Sceaux.
La commune intéressée
Monsieur le maire de Loire-Authion, Jean-Charles Prono, ne se dit pas opposé au transfert de la prison à l'intérieur de la métropole d'Angers, il fait valoir que la proximité du centre d'Angers se fait par une départementale déjà bien surchargée. "Nous avons 25 000 véhicules/jour qui a arrivent à Saint-Barthélemy, il faudra revoir la départementale, les transports en commun. Se pose également la question de la Gendarmerie, pour répondre aux besoins de la prison et sécuriser le territoire et répondre aux besoins d'une commune de 16 000 habitants".
La commune attend aussi des retombées économiques. "Il y aura plus d'emplois qu'actuellement à la prison d'Angers, nous aurons donc une population nouvelle, des besoins en termes d'écoles. Et puis, 850 prisonniers font trois repas par jour comme tout le monde, est-ce que à terme, les agriculteurs, les maraîchers, ne peuvent pas en espérer des retombées locales ?"
C'est un projet que la commune n'a pas porté en début de mandat, "c'est un projet d'opportunité" indique le maire, "nous habitons Angers Loire Métropole, nous sommes donc solidaires de l'ensemble de l'agglomération. Je préfère qu'on soit à la manœuvre tels qu'on est là, plutôt que de subir quelque chose qu'on aurait pas du tout choisi et qui viendrait nous impacter. La concertation sert à ça, que les gens soient entendus, que l'administration pénitentiaire regarde comment faire au mieux".
Concertation et contestation
La concertation a commencé dans les communes, et est prévue durer jusqu'au 28 février 2022. Une réunion publique est programmée le 3 février à partir de 19 h, à l’espace Jeanne-de-Laval, à Andard (Loire-Authion). Diffusée en même temps en direct sur le site internet du projet (www.concertation-justice-angers.fr).
Les habitants de la commune nouvelle de Loire-Authion se sont rapidement mobilisés contre ce projet. Les futurs riverains ne voient pas les hauts murs, l'éclairage nocturne, et la circulation alentours d'un bon œil. Quand ils n'évoquent pas la perte de valeur de leurs biens.
D'autres arguments contre le choix des Landes se font jour. "Ces landes sont en fait des friches horticoles, des terres agricoles inexploitées, qui ne demandent qu'à être remises en culture". Et les opposants de poser la question "pourquoi ne pas utiliser d'anciennes friches industrielles situées un peu plus loin ?"
La réponse à ce choix d'implantation, c'est l'Apij qui la fournit. Outre la distance avec les premières habitations, "le site retenu ne doit pas permettre de vues plongeantes sur l'établissement, qui doit se situer à moins de 30 minutes du palais de Justice d'Angers et à moins de 45 minutes d'un hôpital".
De plus, le bassin d'habitat doit offrir de bonnes possibilités de logement locatif pour les personnels de l'établissement et des équipements collectifs tels qu'écoles, commerces, transports en commun, pour leurs familles.
En Vendée
Un autre projet de prison en Vendée destiné à limiter la surpopulation carcérale, longtemps envisagé, a finalement été abandonné en 2018. Ne reste des projets de l'administration pénitentiaire dans ce département que la rénovation de la prison de Fontenay-le Comte.
Un budget de deux millions d'euros aurait été alloué, ne permettant pas de rénover l'établissement en profondeur. Juste des travaux de mise aux normes sécurité et incendie en 2022, et l'installation de douches dans les 28 cellules, et une seconde cour de promenade d'ici 2024.
La maison d'arrêt de Fontenay-le-Comte a été construite en 1897 pour 39 places. On y dénombre 90 personnes écrouées, 70 y sont incarcérées, les 20 autres disposant d'un bracelet électronique.