Angers, comme beaucoup de grandes villes, connaît une forte tension sur le logement. Or, il existe plusieurs milliers d'appartements vacants que leurs propriétaires ne veulent ou ne peuvent mettre en location. Pour les forcer à remettre ces biens sur le marché, la ville envisage de les taxer si ces biens restent inoccupés.
Selon Jean-Marc Verchère, maire d'Angers, il y aurait 3 à 4 000 logements vacants sur la ville. Alors que la demande de logements est forte, comme dans toutes les grandes villes.
Afin de forcer les propriétaires à mettre ces logements, principalement des appartements, en location ou en vente, le conseil municipal a évoqué ce lundi soir une taxe d'habitation sur les logements vacants (THLV), espérant ainsi remettre sur le marché au moins 1000 à 1500 de ces biens aujourd'hui inoccupés.
"La loi permet d'imposer des propriétaires qui ont des logements qu'ils ne louent pas"
Pour le maire d'Angers, cette taxe est un outil de plus pour lutter contre la tension sur le logement que connaît la ville.
"Nous faisons feu de tout bois pour remettre plus de logements à la location quand ils sont vacants, déclare le maire d'Angers. La loi permet d'imposer des propriétaires qui ont des logements qu'ils ne louent pas. C'est une taxe d'habitation que l'on remet bien qu’il n'y ait personne dans l'habitation."
De leur côté, les propriétaires voient, évidemment, d'un mauvais œil cet impôt supplémentaire qui remplacerait la taxe d'habitation aujourd'hui disparue.
Des biens parfois trop mal isolés
L'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers met notamment en avant le fait que : "les propriétaires angevins ont déjà été les plus taxés de France pendant plus de 25 ans et restent en seconde position" (voir le site TSMF).
D'autre part, selon l'UNPI, si tant de biens sont vacants, c'est que la loi destinée à lutter contre les passoires énergétiques empêche les propriétaires de louer si leur bien est trop mal isolé, et qu'ils n'ont pas les moyens de les rénover.
La taxe "n'aboutira qu'à taxer les propriétaires fonciers qui n'ont pas les moyens de rénover les logements classés G, puis F en 2028 et E en 234" fait valoir l'UNPI.
1,5 million d'euros
Pour le maire d'Angers, ce cas de figure ne concernerait qu'un tiers des logements vacants.
"Il y a suffisamment d'aides à la rénovation du logement, quand ils sont mis en location, pour que ce ne soit pas un frein, estime Jean-Marc Verchère. Ce patrimoine locatif dormant n'est pas acceptable dans notre ville qui manque de logements."
► Voir le reportage de Céline Dupeyrat, Laurence Couvrand et William Sabas.
La mesure doit être soumise au vote des conseillers municipaux le 25 mars prochain.
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