Le 16 juillet 2022, trois jeunes hommes ont trouvé la mort, agressés par arme blanche à Angers. Le père de l'un d'entre eux témoigne de la douleur de la perte, et espère un procès où sera mise en cause la responsabilité de l'auteur des faits, soumis à une évaluation psychatrique.
Ismael avait seulement 16 ans, Manolito, 18 ans et Atama, 20 ans. Ils ont perdu la vie dans la nuit du 15 au 16 juillet 2022, vers 3h du matin, lorsqu’un homme les a poignardés délibérément sur l'esplanade Cœur de Maine à Angers (Maine-et-Loire).
Les deux cousins rugbymans Manolito et Atama faisaient la fête cette nuit-là avec Ieur ami Ismael. Ils s'interposent alors qu'un homme de 33 ans tente d'agresser deux jeunes femmes. L’homme revient armé d’un couteau pour s’en prendre à eux et les attaque au thorax.
"On y pense tout le temps. À chaque fois que je pense aux conditions de leur départ, j'ai une boule au ventre qui me fait très mal. Ça m'est arrivé de ne plus pouvoir respirer", témoigne Petelo Automalo, le père de Manolito.
Le plus dur c'est le soir, juste avant le coucher. On se dit qu'il y en a un qui manque. Il est parti avec une grande partie de notre famille.
Petelo AutomaloPère de Manolito, tué par arme blanche le 16 juillet 2022
Fortement alcoolisé, l’auteur des faits, un réfugié soudanais, a été mis en examen et incarcéré. Un an après le drame, la justice doit encore se prononcer sur la responsabilité pénale. Les parents espèrent aujourd’hui qu’un procès aura lieu rapidement.
Plusieurs hommages ont été rendus aux trois victimes, notamment par le SCO Rugby Angers, où jouaient Atama et Manolito.
"Tant qu'il n'est pas passé au tribunal, je pense qu'on va continuer à avoir cette douleur très intense, confie le père de Manolito. Je ressens de l'incompréhension et de la colère. Je suis vraiment très en colère contre cet individu. Qu'est-ce qu'il faisait avec les jeunes ? Moi, je suis convaincu qu'il savait très bien ce qu'il faisait."
► Voir le témoignage recueilli par Jérémy Armand, Adrien Marchand et Mariano Zadunaisky
Maître Sandra Chirac-Kollarick, avocate des parties civiles, abonde en ce sens : "Nous sommes assez convaincus que cette personne était responsable au moment où elle commet les faits au regard des éléments qui sont en notre possession."
Tout s'est arrêté du jour au lendemain pour ces jeunes garçons qui avaient la vie devant eux.
Maître Sandra Chirac-KollarickAvocate des parties civiles
"Il est capital pour cette famille qu'un jugement intervienne et que justice soit rendue au regard de la gravité extrême des faits commis", poursuit-elle.
Contacté, l’avocat de l’agresseur présumé ne souhaite pas s’exprimer avant la remise du rapport d’expertise psychiatrique qui se prononcera sur l'abolition ou non du jugement de l'auteur des faits.