Trois mois après l'incendie qui a détruit plus de 1 000 ha de résineux, on continue d'abattre des arbres dans la forêt de Baugé

Il faut faire vite car, après le feu, ce sont les parasites qui menacent la forêt de Baugé, dans le Maine-et-Loire. Une quinzaine d'engins sont encore sur place pour enlever ce que le feu a touché.

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C'était le 8 août dernier, un incendie se déclarait dans le massif forestier de Baugé, dans le Maine-et-Loire. Un feu impressionnant qui se voyait et se sentait depuis Chalonnes-sur-Loire, à plus de 60 kilomètres de là. Depuis Saumur également, le panache de fumée était impressionnant. 

Pendant trois jours, les pompiers ont lutté contre l'incendie avant de réussir à le fixer.

Depuis le mois de septembre, des engins sont sur place pour faire le ménage. 1 300 hectares de forêt ont brulé, principalement des pins maritimes.

Le sol a baissé de 20 à 30 centimètres

Sur place, les odeurs d'incendie ont disparu mais le spectacle est impressionnant. Outre les arbres brûlés, les parcelles rasées, le sol a parfois baissé de 20 à 30 centimètres, dégageant les racines des arbres.

Jean-Michel Ledru travaillent à dégager les parcelles touchées par l'incendie depuis la fin septembre.

"C'est très dur pour les machines, dit-il. Avec la poussière, les bois brûlés, il y a beaucoup d'entretien supplémentaire." Ce forestier voit aussi son outil de travail qui est parti en fumée, même si les arbres incendiés restent commercialisables.

90% de perte sur un arbre de moins de 20 ans

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L'exploitation des arbres de la forêt après l'incendie d'août 2022. ©Eric Aubron, Laurence Couvrand et Mariano Zadunaiski

Le manque à gagner est cependant énorme sur les plus jeunes arbres. On estime à 50 % la perte pour un arbre de moins de 30 ans qui sera valorisé avant sa maturité et à 90% la perte pour un arbre de moins de 20 ans.

Pour les grands arbres abattus, la qualité reste cependant bonne, selon Jean-Jacques Jemin, technicien forestier au centre National de la Propriété Forestière. "Ça a juste abimé l'écorce, constate-t-il. Ce sont des bois qui vont quand même être valorisés sous différentes formes, des lames de terrasse, du bardage ou de la charpente."

"Il faudra tout replanter"

85 % de cette forêt appartient à des propriétaires privés. Alain David est propriétaire forestier. Il avait acheté 24 hectares en 2006. Le bilan est mitigé pour lui. Pour les gros arbres, les prix ayant bien augmenté, ils se vendront bien. La perte se situe sur les jeunes arbres qui ont été touchés par le feu.

"La jeune plantation est complètement perdue (des arbres de 12 ans). On avait dépensé pour semer, travailler la terre, entretenir régulièrement et il faut tout recommencer à zéro. Il faudra tout replanter, constate Alain David. Ou laisser repousser en régénération naturelle."

"On a vu des insectes apparaitre"

Le danger aussi est de voir se développer la présence d'insectes sur les parcelles incendiées qui pourraient s'attaquer aux parcelles préservées.

"On a bien vu des insectes apparaitre un ou deux mois après le feu, confirme Jean-Jacques Jemin. C'est important de les exploiter rapidement (les arbres) pour que le bois ne se déprécie pas et que l'insecte ne prolifère pas. C'est pour ça que toute la profession a mis des moyens importants pour exploiter ces bois-là."

Cette opération d'abattage massif devrait se poursuivre jusqu'à la fin du mois de décembre. 

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