Très fréquenté par les amateurs de spectacle, le Grand Théâtre d'Angers n'est pas seulement un lieu de représentation. Cousin éloigné de l'opéra Garnier, avec qui il partage plusieurs points communs, l'édifice construit au XIXᵉ siècle dévoile sa grande valeur patrimoniale lors de visites en petit comité.
Vous y êtes peut-être déjà allé pour voir un spectacle ou un opéra. Mais avez-vous déjà visité les coulisses du Grand Théâtre d’Angers ?
Construit en 1871, ce bâtiment remarquable, situé sur la place du Ralliement, ouvre ses portes à l’occasion de rares visites pendant les vacances scolaires. Ce jeudi 26 décembre, une trentaine de personnes sont emmenées par Nadine Bulourde, guide-conférencière pour la ville d’Angers.
Inspiré de la Galerie des Glaces
Derrière les fenêtres qui surplombent la place, le groupe découvre le grand foyer, lieu de rendez-vous privilégié de la bourgeoisie angevine. "C’est ici qu’on se retrouvait à l’entracte pour parler mariages et affaires", explique la guide, avant de préciser que la pièce a été construite sur le modèle de la Galerie des glaces du Château de Versailles.
Parquet à la française "exceptionnel", immenses fenêtres et miroirs, lustres d’époque… la pièce impressionne. "Quand je suis rentrée tout à l’heure, j'avais l’impression de rentrer à l’opéra, bon en plus petit et plus modeste bien sûr…", lâche Danielle, touriste originaire de Charleville-Mézières.
Danielle a raison : le Grand Théâtre d’Angers partage bien des points communs avec son cousin éloigné, l'opéra Garnier à Paris, construit juste avant l’édifice angevin. À commencer par la structure de sa grande salle, à l’italienne, décorée de feuilles d’or et surplombée par une coupole "tout à fait extraordinaire" selon Nadine Bulourde. La salle est la pièce maîtresse du théâtre.
Le même peintre qu'à l'opéra Garnier
Installés dans quelques-uns des 723 fauteuils en velours rouge, les visiteurs ont tous les yeux rivés vers le plafond. C’est Jules-Eugène Lenepveu, un peintre presque tombé dans l’oubli, qui a peint l’immense fresque. "Je sais qu’il y a une rue Lenepveu à Angers mais je ne savais pas que c’était un peintre, ni qu’il y avait une coupole de lui dans le grand théâtre", confie Mélanie, venue avec son fils.
Le peintre est aussi celui qui a signé la première coupole de l’opéra Garnier, depuis recouverte par Marc Chagall. Originaire d’Angers, Jules-Eugène Lenepveu a fait don de son travail au grand théâtre d’Angers, où il peignait en parallèle de son chantier à l’opéra de Paris.
"Y a un effet wahou quand on rentre à l’intérieur qui est tout à fait extraordinaire, c’est pour ça que j’aime le faire visiter", sourit la guide, convaincue de la grande valeur patrimoniale de ce lieu.
On le voit comme un lieu de spectacle, mais c’est plus que ça
Nadine BulourdeGuide-conférencière pour la ville d’Angers
Anecdotes en pagaille
Rénovée entre 1992 et 1994, la salle accueille des dizaines de spectacles chaque année. Musique, théâtre, opéra… Elle reste l’un des premiers lieux de représentation de la ville.
Derrière le rideau, les visiteurs découvrent les coulisses… L’occasion de mieux comprendre les traditions théâtrales.
"Il y a des mots interdits au théâtre", prévient Nadine Bulourde. "Corde !", "Vert !", "Bonne chance !", tentent les visiteurs, avant les explications de la guide. "Ce sont surtout les mots liés à la marine, parce que les premiers gens de théâtre étaient des marins", précise-t-elle.
Dans les loges, les anecdotes continuent de fuser. Edith Piaf fait partie des artistes qui se sont un jour maquillés ici. En 1941, la Môme était venue donner une série de concerts au Grand Théâtre d’Angers.
Informations et réservations sur le site de l’office du tourisme d’Angers.
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