La direction du groupe Michelin a annoncé ce mardi 5 novembre la fermeture de deux de ses usines, celle de Cholet dans le Maine-et-Loire et celle de Vannes dans le Morbihan. À Cholet environ 1 000 salariés vont perdre leur emploi.
Depuis quelques jours, la rumeur enflait. Les salariés et les syndicats du groupe Michelin étaient très inquiets. C'est désormais une réalité. Michelin ferme deux nouvelles usines en France : celle de Cholet dans le Maine-et-Loire et celle de Vannes dans le Morbihan.
À Cholet, 955 emplois sont supprimés. À Vannes, ce sont 299 postes supprimés. Soit au total 1254 emplois sacrifiés d'ici 2026.
Plan social
L'annonce a été faite aux salariés choletais, ce mardi 5 novembre à 9h30, à Trementines, à quelques kilomètres de l'usine Michelin de Cholet. La direction y a organisé un point presse.
Présents sur ce site, Alexander Law, le directeur des relations sociales du groupe Michelin et Arnaud Gage, le directeur industriel tourisme camionnette Europe. Ils ont annoncé la décision en ces termes : "Nous allons stopper la production pendant une semaine, le temps aux salariés d’informer leur entourage. Une consultation auprès des salariés sera menée pendant 4 mois pour déterminer la configuration d’un plan social."
Ils ont précisé également que le groupe "a l'intention de participer à la création d'au moins autant d'emplois que ceux supprimés."
Concurrence et manque de compétitivité
Parmi les causes invoquées par le groupe, la concurrence du marché chinois notamment : "Nous sommes pris en étau entre l’importation massive de pneumatiques entrée de gamme provenant de Chine notamment, et un manque de compétitivité de l’Europe, avec le coût de l’énergie".
Le groupe explique également que la décision aurait été prise très récemment.
La décision a été prise ces derniers jours. Toutes les voies alternatives ont été étudiées
La direction du groupe Michelin
Pneus en feu et vote de la grève
Pour les salariés des usines, c'est un coup de massue.
Devant l'usine de Cholet ce mardi 5 novembre, les pneux brûlent. Personnel syndiqué et salariés se sont retrouvés devant le site dans la matinée suite à l'annonce pour protester contre cette fermeture et contre cette annonce qu'ils jugent violentes et brutales.
Une salariée confie : "Aujourd'hui c'était brutal parce qu'on avait l'impression d'être des bêtes à l'abattoir. On nous a tous parqués là dans une grande pièce, tous ensemble, et on nous annonce notre mort en fait.Il n'y a pas d'autre mot."
Des collègues se sont effondrés. Ce sont des années de vie de travailleurs et de travailleuses, de familles, qui perdent tout en fait.
Une salariée de l'usine Michelin de Cholet
Un autre collègue à côté renchérit : "On n'a plus rien à perdre, donc nous, ce qu'on veut, on va essayer d'organiser la lutte pour garder nos emplois, puisque Michelin est un groupe qui n'est pas en difficulté financière."
Michelin est un groupe qui est capable de garder nos emplois, de nous payer, de continuer à nous payer, donc on va se battre pour ça.
Un salarié de l'usine Michelin de Cholet
Sur les visages, de la colère et de l'indignation. Beaucoup de familles travaillent dans cette même usine. Des perspectives de vie compliquées s'annoncent pour beaucoup comme le confie, écoeurée une salariée.
"Il y a des gens qui sont là, les parents étaient là, les enfants sont là, il y en a qui ont leur père, leur mère, les enfants sont là. Moi j'ai mon conjoint, on est tous les deux là. Il y a plein de couples, enfin voilà.Il y a des mères seules aussi.
Il y a des gens qui vont se retrouver dans la merde financièrement, parce que quand t'as la maison à payer, le crédit sur la bagnole, t'as plus rien pour bouffer.
Une salariée de l'usine Michelin de Cholet
Elle poursuit: "Dans 6 mois on n'a plus rien. Et apprendre ça par la presse c'est honteux. Et Michelin fait des milliards et il y a 106 millions d'euros qui sont investis en Pologne. Donc c'est pas une fermeture d'usine, c'est une délocalisation".
Gilles Bourdouleix, le maire de Cholet s'est rendu sur place en soutien aux salariés se l'usine.
La direction du groupe Michelin a l'intention d'arrêter la production des usines de Vannes et de Cholet "au plus tard d'ici 2026".
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